Comme d’autres secteurs économiques la filière brassicole française se pose beaucoup de questions en cette période mouvementée. Nous avons rencontré Alicia Botti, Directrice de la communication de Brasseurs de France, qui a succédé à Jacqueline Lariven en avril dernier, histoire de faire le point sur l’ambiance actuelle dans la profession.
Il est clair qu’après deux années de pandémie nous aurions pu espérer que les choses redeviennent normales, mais le conflit en Ukraine en a décidé autrement.
Heureusement cet été a été plutôt favorable au secteur brassicole, même si les fortes périodes de canicule ne poussent pas les gens à sortir de chez eux et à consommer de la bière. « Nous n’avons pas de chiffres très clairs sur le CHR, mais au moins tous les festivals se sont tenus et le Hellfest a même fait deux session s donc ça compte dans les points positifs », rapporte Alicia.
Les beaux jours passés, la conjoncture inflationniste revient en force dans les esprits. « Il y a bien sûr un vrai climat d’inquiétude générale, mais il ne faudrait surtout pas que nous soyons tétanisés. Ce serait un gros problème pour toute la filière qui a besoin de dynamisme », explique Alicia Botti qui a bien connu l’aval de la filière qui fut conseillère chargée des élus locaux auprès du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie.
Aussi Brasseurs de France a choisi d’impulser ce dynamisme nécessaire et va travailler sur de nombreux angles dans les mois à venir. A commencer par une approche environnementale qui préoccupe toujours plus de Français.
Après une première action mise en place pour accompagner les brasseurs sur le traitement des effluents, à quelques encablures d’événements sportifs majeurs comme la Coupe du Monde de Football au Qatar et surtout la Coupe du Monde de Rugby en France en 2023, « nous allons travailler sur l’environnement concernant les bouteilles, le recyclage et tout ce qui touche au développement durable, avec des interlocuteurs tels CITEO (recyclage des emballages) et l’AMF (Association des Maires de France) », confie Alicia.
Autre thématique que Brasseurs de France souhaite aborder, le secteur du CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants). « Nous allons renforcer les liens avec les acteurs et travailler sur la qualité de service de la bière dans les établissements. L’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) a déjà mis en place des formations sur les accords mets et bières, pour savoir parler de la bière, etc. Nous allons poursuivre dans ce sens », confirme Alicia.
« Cela passe aussi par les Talents de Bièrologie qui n’aura pas lieu cette année puisqu’il sera désormais programmé tous les 2 ans. Cela va permettre une meilleure préparation, avec une année de formation pour les candidats et leurs professeurs. La prochaine sélection aura ainsi lieu en septembre prochain. Pour une remise des prix en mai 2024 », dévoile Alicia.
L’idée est également de s’inspirer ce qui se fait, dans l’esprit et toutes proportions gardées, avec les Miss France. « A savoir qu’aujourd’hui les lauréats reçoivent leur prix et c’est terminé. Cette année, ceux qui ont gagné en mai vont être invités sur des évènements avec Brasseurs de France, aller à la rencontre de brasseurs. Un accompagnement tout au long de l’année », de ces ambassadeurs et ambassadrices.
Autre axe de travail, le tourisme brassicole, en plein développement. « Un événement comme la Moisson des Brasseurs est un vrai succès aujourd’hui et va être encore plus travaillé. Nous avons une base de brasseurs fidèles, l’idée est d’aller encore plus loin. Nous avons par exemple le concept du brewpub en France qui est absolument génial pour développer le tourisme brassicole, il faut en profiter », s’enthousiasme Alicia Botti.
Pas de doute, Brasseurs de France et sa Déléguée Générale Magali Filhue, conscients de la conjoncture, souhaitent aller de l’avant pour ne pas céder à la morosité. Le syndicat songe aussi a travailler sur d’autres pistes, avec des partenaires qui s’intéressent de plus en plus à la bière comme le guide Le Petit Fûté, la Cité de la Gastronomie ou bien encore Intercéréales, avec Maxime Costilhes comme Directeur Général et dont la campagne de la Route des Moissons 2022 (Notamment l’autocollant « Ma remorque pleine d’orge = 320 000 verres de bière ») à été particulièrement appréciée chez Brasseurs de France dont il fut le Délégué Général.