Le whisky (Photo Bearfaced)

Le whisky (Photo Bearfaced)

Ce breuvage a les mêmes origines que la bière, à savoir la Mésopotamie. Et ce pour les mêmes raisons : c’est là où les cultures céréalières ont débuté que les premières fermentations ont été découvertes. Par la suite, ce sont les Egyptiens qui ont été parmi les premiers à user de la distillation, notamment pour la fabrication des parfums, ce dès 3000 ans avant Jésus Christ. Ainsi est né ce résultat final qu’est le distillat et baptisé al-kohl. Le mot  arabe qui devint chez nous « alcool ».

Uisge Beatha, l’eau-de-vie !

Mais ce n’est qu’au XIe siècle que le savoir faire va investir l’Europe. Les premiers usages sont signalés en Irlande ou se produit une eau-de-vie d’orge, uisge beatha, utilisée en tant que médicament, notamment sous  forme de solution de friction. Ce n’est qu’en 1608 que la distillerie irlandaise Bushmills obtient la première licence officielle de distillation.

Pourtant les écossais revendiquent la paternité du whisky en tant que boisson avec un document daté de 1494, l’Exchequer’s roll qui préconise « 8  bolls of malt to Friar John Cor, by order of the King to make aqua vitae ». Or, la légende veut que ce soient les moines de Dal Riada, province du nord-est de l’Irlande, qui furent les enseignants de la distillation aux Ecossais alors Picte et Calédoniens, au Ve siècle… L’alcool est largement utilisé pour les soins, notamment par les médecins chirurgiens, mais aussi par les barbiers. La consommation en tant que boisson est très limitée mais débute toutefois durant de ce XVe siècle grâce aux progrès techniques en matière de distillation. Ceux-ci permettront en effet d’obtenir des volumes d’alcool plus importants.

Industrialisation puis prohibition

Quoi qu’il en soit la distillation ne deviendra légale qu’à partir de l’Excise Act, en 1823, sur une ordonnance du Duc de Gordon. Cette loi donnait l’autorisation de distiller le malt à la condition du paiement d’une licence de 10 livres de l’époque et d’un droit de douane par gallon d’alcool pur. C’est à partir de cette loi que la professionnalisation et l’industrialisation de la fabrication de whisky va voir le jour en Ecosse.

Pendant ce temps aux Etats-Unis le président Thomas Jefferson a aboli les taxes sur le whisky dès 1802. De ce côté ci de l’Atlantique l’industrialisation peut commencer. Avant d’être très rapidement freinée par les premières ligues anti-alcool dès la fin du XIXe siècle.  La Guerre de Sécession va également mettre à mal le marché, puis la Prohibition, de 1920 à 1933, va infliger une terrible claque l’industrie du whisky US.

Après des périodes de vaches maigres en Irlande à cause de la guerre civile, en Ecosse et en Angleterre à cause de la récession de 29 et de la guerre de 1939-45, l’industrie du whisky va tenter de survivre tant bien que mal.

Le renouveau par la qualité

Whisky Japonais (Photo Rin)

Whisky Japonais (Photo Rin)

Il faudra finalement attendre les années 1980 pour entrevoir le renouveau du whisky avec notamment la mise en avant du single malt, oublié au profit des blended bien plus « aisés » à produire, tant clandestinement qu’en masse.

Ainsi, après l’Irlande, l’Ecosse, les Etats Unis, le Canada, le whisky ne semble plus connaître de frontières et voit même appraître un autre grand pays, le Japon.