Produire de la bière c’est utiliser beaucoup de matières premières et les brasseurs sont toujours plus conscients de la nécessité de réduire l’impact sur l’environnement de leur activité.

S’ils font des efforts, à hauteur de leur moyens, pour réduire la consommation d’eau et d’énergie, il y a un domaine où chacun est en mesure de s’engager, celui du retraitement des déchets, et particulièrement des drèches.

Ces résidus de malt après le brassage sont parfois carrément jetés, au mieux donnés aux animaux d’élevage (vache, cochons…) pour leur apporter un peu de nourriture supplémentaire et de qualité.

Devant ce fait, certains se sont demandé pourquoi ces « déchets » finalement très sains ne pouvaient pas être réutilisés pour de  la consommation humaine en les revalorisant.

C’est ainsi que Marie Kerouedan et Nathalie Jolliet ont fondé, en janvier 2018, Résurrection, qui a fait de la valorisation culinaire de coproduits son fer de lance.

Elles ont donc eu l’idée de récupérer et transformer les céréales maltées nécessaires à la fabrication de la bière (mais aussi le marc de pomme issu du cidre) en crackers aux notes de fenouil, piment d’Espelette, curcuma, figue, olive noire…

“Nous sommes convaincues que l’alimentation est un puissant vecteur de changement. En 2016, alors que Marie assistait à un atelier de fabrication de bière, elle a été stupéfaite de découvrir que pour faire 1000 litres de bière, 300 kilos de drêches -résidus de malt- étaient jetées ou données à des animaux après le brassage. Quel gâchis ! Comment cette céréale riche en fibres, vitamine B, sélénium, phosphore, fer, zinc, cuivre et magnésium pouvait se retrouver à la poubelle ou envoyée en alimentation animale ? Très vite, l’idée a émergé. Nous devions trouver une manière de donner une seconde vie à cette matière qui sent bon les tartines grillées. Nous savions qu’un modèle vertueux était possible ; il fallait le penser. Nous voulions du local, du bon, du gourmand et du sain. Nous avons testé, exploré, inventé et développé 6 recettes, épaulées par Madeleine York, ingénieure R&D qui a rejoint notre équipe dès 2018.” précise Nathalie Golliet, co-fondatrice de Résurrection.

Deux ans après son lancement, Résurrection a scellé des partenariats avec des brasseries (et cidreries) artisanales engagées dans le Bio qui fournissent les drêches et le marc de pomme, matières composant 30% de leurs crackers certifiés AB.

Ils sont désormais tous fabriqués dans un atelier en Dordogne et distribués dans plus de 300 points de vente, en emballages 100% recyclables et zéro plastique.

La start-up, qui compte aujourd’hui 7 salariés à Bordeaux et Paris, vient de lever 800.000 euros pour accélérer le déploiement de ses crackers. Elle est ainsi accompagnée par Le Campement et le Village by CA Aquitaine.

“Le projet porté par Nathalie Golliet et Marie Kerouedan nous a séduits par sa capacité à transformer une préoccupation sociétale, la gestion des déchets, en une opportunité économique, créatrice de valeur et d’emploi. En associant des entreprises périgourdines à son cycle de production, elles ont de plus partagé localement cette ambition à laquelle Charente Périgord Expansion, notre filiale de Capital Investissement, a totalement adhéré.” précise Laurent Martin, directeur Général du Crédit Agricole Charente Périgord.

La Résurrection semble donc bien établie et les deux fondatrices, fières de leur idée et de leur parcours, se montrent toujours plus motivées pour aller de l’avant.

“Nous sommes fières du chemin déjà parcouru avec Résurrection et nous nous réjouissons de l’accueil très positif réservé à nos produits. Dès le démarrage de l’aventure, nous avons été distribuées par des acteurs clés comme Biocoop et So.bio, séduits par le concept et la qualité de production de nos crackers. En nous entourant maintenant du soutien du groupe Le Duff, de Charente Périgord Expansion, de la communauté de dirigeants et d’entrepreneurs à succès “Le Club des Prophètes” et du groupe Triballat Noyal notamment, nous entendons bien accélérer encore davantage la distribution de nos gammes, mais aussi développer notre activité R&D pour concevoir des recettes inédites à base de nouveaux coproduits.” confirme Marie Kerouedan, co-fondatrice de Résurrection.