En bons Français nous accompagnons volontiers nos repas de vin. Ici nous vous invitons bien souvent à le faire avec de bonnes bières. Et parfois aussi avec du whisky.

Les accords entre les spiritueux et les mets sont souvent merveilleux. Bien sûr la consommation ne peut être du même genre qu’avec du vin ou de la bière. La modération est encore plus de mise compte tenu du fort degré d’alcool du whisky.

Mais rien n’empêche de faire un très bon repas en accompagnant chaque plat d’un whisky différent.

C’est d’ailleurs ce que vous propose la maison Loiseau au travers de ses soirées 100% whisky au Loiseau Rive Gauche à Paris (anciennement Tante Marguerite).

Nous venons de tester pour vous la soirée sous la thématique Tour du Monde qui permettait de déguster 5 whiskies de 5 pays différents, pour accompagner les 5 plats d’un menu élaboré en conséquence par le Chef Pedro Gomes.

Au restaurant de la rue de Bourgogne, à deux pas de l’Assemblée Nationale, un salon confortable accueille de 15 à 20 personnes maximum.

Grande table, belle vaisselle, ambiance conviviale, avec service soigné et bien entendu une belle cuisine, bref dans l’esprit de la maison Loiseau.

Mise en bouche avec de sympathiques gougères au fromage et de très bons bulots en gelé, avant d’attaquer l’entrée, superbe, qui met tout de suite en confiance: Foie Gras de canard fumé au foin et poêlé, poire pochée au whisky.

C’est un Glendronach Peated 46% qui est proposé pour l’accord. Le Chef a joué les similitudes entre la fumée délicate du single malt et le fumage non moins délicat de son foie gras. Les notes légèrement épicées de l’écossais viennent relever les saveurs du foie, le fruité malté et la poire se fondent. Accord réussi.

Pour le plat de poisson qui suit, une Aiguillette de Saint-Pierre et sa purée de rate à la vanille et confit d’abricot, c’est l’irish whiskey Yellow Spot qui va officier.
Le Single Pot Still aux notes rondes et fruitées à inspiré le Chef pour sa purée de pommes de terre et l’abricot. Une gorgée de whiskey avant de savourer le Saint-Pierre seul lui relève ses jolies notes iodées. Accord plutôt réussi.

La viande est sublime. Une joue de veau mijotée (24h à basse température !) au jus de crustacés, réglisse et whisky. Riz thaï au tourteau. C’est le whisky indien Amrut Kadhambam 2e Edition qui accompagnera le bijou gastronomique.

Une petite goute d’eau dans le verre pour calmer les 50% du single malt, et garder ainsi les papilles bien affutées, offrent du même coup plus de complexité à un Amrut déjà bien armé.

La puissance de notre malt de Bangalore s’insère parfaitement dans la viande ultra fondante, ses notes épicées relèvent le beau jus concentré et gourmand. On se dit « Osé le riz thaï » mais  ses saveurs exotiques jouent de rivalité avec celles fruitées et épicées de la finale du single malt. Accord réussi !

Pour le fromage, allié de choix du whisky autant qu’il l’est de la bière, c’est un superbe Bleu du Shopshire au rocou, affiné par Alléosse, et son toast de pain de mie japonais aux céréales et beurre d’épices qui est au menu.

Le single malt est lui aussi japonais, c’est un Mars Komagatake 57% au nez phénolique et à la bouche d’une belle complexité. Les 57% ne sont presque pas perceptibles tant le malt est soyeux, gourmand. Mais sa puissance fait bien fondre le crémeux du bel Anglais. Les notes fumées en finale rendent magiques celles du bleu. Accord superbe !

On finit sur un dessert qui sera accompagné du Straight Bourbon Elijah Craig 12 ans. C’est donc un Blanc-Manger à l’amande et confit de kalamansi et sa crème glacée à la cannelle qu’il nous est proposé de savourer.

Dessert et whisky est sans doute l’accord le plus compliqué à maîtriser si l’on fait l’impasse sur le chocolat. Ici la chef pâtissière a joué la carte de l’agrume que l’on retrouve en finale du bourbon, et la très maitrisée cannelle de la glace rend la pareille à celle du spiritueux américain. Accord trouvé !

Vous avez deviné que nous avons savouré cette soirée où les whiskies proposés étaient de qualité, en accompagnement d’une cuisine véritablement gastronomique.

Nous avons aussi apprécié le joli livret imprimé pour nous guider au cours du diner et même prendre des notes.

De même, Benoit Bouquin, sommelier de la maison, a su argumenter seul (les experts habituellement mandatés par La Maison du Whisky avaient fait faux bond) les différents accords et même éclairer les convives les plus novices sur les différents whiskies.

Nous vous encourageons donc à participer aux prochaines soirées whisky qui se tiendront les 23 juin, 29 septembre et 24 novembre prochain. Pour les personnes qui auraient peur du spiritueux à table sachez qu’on en consomme peu, qu’on l’allonge d’une goutte d’eau si besoin et qu’on consomme largement de de cette dernière, plate ou gazeuse, entre chaque plat.

Pour les informations pratiques et les réservations, voir le site de la maison Loiseau.

Le Tour du Monde whisky et mets en images