La Vendée est un des rares départements à flirter avec le plein emploi. Cette terre d’entrepreneurs se distingue notamment dans l’agroalimentaire avec des entreprises telles Sodebo, Fleury Michon, La Boulagère ou bien encore la Fournée Dorée.

Il existe un autre fleuron dans ce secteur, la jeune brasserie Mélusine qui, si elle a vu le jour en 2001, n’a vraiment connu un sérieux développement qu’à partir de 2009 avec l’arrivée de Laurent Boiteau à sa tête, le fils de Philippe ancien dirigeant d’une entreprise de distribution de boissons à Nantes.

Ce dernier, qui a repris en 2005 la brasserie de Chambretaud alors en liquidation, va laisser les clés de la maison à Laurent alors directeur des ventes dans une une société d’édition de logiciels en 2009, qui ne connaissait pourtant de la bière que ses passages dans l’entreprise paternelle. Cela fut toutefois fort instructif car si la brasserie Mélusine avait été sauvée, elle se contentait d’exister et notre jeune nouveau dirigeant a vite pris conscience que cela ne pouvait suffire.

C’est ainsi qu’il décida de s’agrandir, en surface  comme en capacité de brassage, et de passer à l’embouteillage automatisé, avec un investissement de quasiment 3 fois le chiffre d’affaires de l’époque ! Un pari très osé, mais qui a permis à Mélusine de se faire une place sur le marché naissant de la bière artisanale, avec un vrai pro de la bière pour les recettes, Laurent Bertauld, aujourd’hui responsable de la production. 

En 2018, à la veille de la crise sanitaire, Laurent Boiteau va réinvestir plus de 3 millions d’euros dans une nouvelle unité de brassage avec une capacité de plus de 30 000 hl et passer ainsi à la vitesse supérieure, poursuivre sa croissance et ses investissements. Le dernier en date est un nouvel outil d’enfûtage qui double la capacité à 120 fûts à l’heure.
Il y a eu aussi le rachat en août 2020 de la brasserie francilienne Parisis et par la même occasion la création de Newbeers, une holding permettant de mutualiser les forces commerciales, d’utiliser leurs réseaux et leur ancrage local respectifs plutôt que de créer une marque nationale. Fin juillet 2022 la Brasserie Saint Germain d’Aix-Noulette (62), qui produit la célèbre bière Page 24, a rejoint à son tour l’entité.

Ainsi près avoir passé la trêve Covid en maintenant les volumes avec plus de présence en grande distribution, Mélusine a repris son rythme fou de croissance avec +25 % et +50 % respectivement en 2021 et 2022. C’est ainsi qu’en région parisienne Parisis s’est installé en novembre dernier dans un nouveau site de 1000 m² à Combs-la Ville (77) et qu’aujourd’hui est programmé pour livraison fin 2024 un nouvel équipement de logistique d’au moins 3000 m2 pour la Vendée. Sachant que Laurent Boiteau imagine encore s’agrandir vers la Bretagne et le Sud-Ouest, toujours en cherchant de nouveaux partenaires pour Newbeers.

De même, si la collaboration avec Marshall s’est arrêtée, elle va s’amplifier (désolé, il fallait qu’on la fasse…) avec le Hellfest. En effet, si le festival est en contrat avec le géant alsacien Kronenbourg, celui-ci devrait toutefois pouvoir distribuer de la bière Mélusine dans son futur bar-brasserie HellCity, successeur de l’ancienne boite de nuit Le Looksor (rendue célèbre par Philippe Katerine) qui devrait ouvrir en juin prochain…  

On le voit, Mélusine, la fée bâtisseuse, ne faillit pas à sa réputation et la brasserie poursuit sa belle aventure. D’ailleurs, si rien ne peut être officiellement annoncé, le doute n’est guère permis. L’un des très gros coups du brasseur de Chambretaud va se jouer au début de 2024 à quelques kilomètres de là. Le Puy du Fou, le parc à l’insolente croissance digne de celle de la brasserie vendéenne, va en effet proposer à ses millions de visiteurs plus que les actuelles bouteilles de « Viking » et autre « Gladiateur », brassées à Chambretaud. Le contrat bière (aujourd’hui assuré par Heineken) pour ses établissements de restauration ne devrait plus aller chercher bien loin à ce qu’il parait. De quoi expliquer l’investissement de la nouvelle ligne d’enfûtage pour un doublement de sa capacité…

La brasserie Mélusine en images: