Une nouvelle enquête, réalisée par Brasseurs de France et la CPME entre le 11 avril et le 3 mai dernier, tire le signal d’alarme, une brasserie sur dix déclare envisager une fermeture définitive cette année !

Il est clair que face à la hausse des prix de l’énergie, du verre et une situation économique inédite et complexe, dans un contexte inflationniste, les brasseries françaises ne sont pas à la fête.

Aussi Brasseurs de France est pour le moins inquiet et même en colère et le fait savoir dans un communiqué ce jour.

« Dans le même temps, et alors que le Président de la République lance actuellement une stratégie nationale de réindustrialisation de notre pays que nous saluons, Bruno Le Maire jette l’opprobre sur les entreprises de l’agroalimentaire qui « ne joueraient pas le jeu et refuseraient de revenir à la table des négociations avec la grande distribution », les rendant ainsi responsables de la hausse des prix que subissent actuellement nos concitoyens. Le Ministre de l’Economie n’hésite pas à les qualifier ainsi de « profiteurs de crise ». Il n’en est rien ».

Le syndicat rappel qu’en ce début d’année 2023 le marché de la bière réalise des performances entre -3% et -5% pour le 1er trimestre, par rapport à 2022, et les brasseurs doivent faire face à une hausse de leur coût de revient.  Selon son enquête, cette hausse des prix de revient peut aller jusqu’à +50% et a minima 10% pour 2 entreprises sur 3.

Sur le terrain, Brasseurs de France constate aujourd’hui que les prix des intrants, des emballages, des matières premières, du transport, de l’énergie demeurent à des niveaux élevés.

Et le syndicat de rappeler que « la guerre des prix n’est profitable à personne, car elle entraîne une diminution continue des prix, sans création de valeur, sans répartition équitable ».

Ajoutant que les « brasseurs ont en effet signé pour la plupart des contrats, notamment d’énergie, beaucoup plus élevés, il y a quelques mois. Il en va de même pour leur contrat avec leur fournisseur d’emballages, comme les verriers. Pourtant, 30% de nos brasseries n’ont pas répercuté cette hausse sur leur prix de vente, et seulement 61% d’entre elles indiquent l’avoir répercutée partiellement ».

Soit pour ces entreprises un manque à gagner qui entame sérieusement la trésorerie et aujourd’hui 70% des dirigeants observent une baisse de leur trésorerie au 1er semestre 2023, par rapport au semestre précédent.

Au total, plus des 2/3 des brasseurs affiliés constatent que leur entreprise va plus mal au 1er semestre 2023 qu’au semestre précédent. Une situation plus qu’inquiétante puisque une brasserie sur dix annonce envisager d’arrêter définitivement son activité !

Brasseurs de France ne peut accepter cette situation en concluant ainsi son communiqué « Il est inconcevable que notre filière brassicole, inscrite au patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France, attachée à l’approvisionnement local, soit condamnée du fait d’une baisse de sa rentabilité ».