2018 a toutes les chances d’être un très grand cru pour le marché de la bière en France.

Avec une coupe du monde de football dont on n’aurait pu rêver meilleur scénario, les ventes de bière, tant en grande distribution, chez les cavistes mais également en cafés, bars et restaurants, ont du être au top. Merci les Bleus !

A cela ajoutons un été digne de ce nom, avec une période de canicule longue et intense, suivi d’un automne dont l’été indien ne semble pas vouloir passer la main et les terrasses n’auront pas désemplis pendent plus de 3 mois ! Le demi a du avoir la côte !

Que de bonnes nouvelles donc ? Peut-être pas tant que cela si l’on en croit une étude publiée dans la revue scientifique Nature Plants.

Celle-ci annonce en effet pas moins qu’une «Une diminution de l’offre mondiale de la bière en raison de l’extrême sécheresse et la chaleur » !


Le réchauffement climatique n’a donc pas que du bon pour notre boisson adorée…

La bière est totalement dépendante de la quantité et de la qualité de l’orge, une céréale qui subit de plein fouet les conditions climatiques extrêmes qui se multiplient dans le monde entier, et notamment en France, l’un des premiers producteurs au monde.

L’étude monte par exemple que certaines zones réputées produire de l’orge ont vu leur rendement de production baisser de 3% pour les moins impactés et jusqu’à 17% pour les cas extrêmes.

Quand on sait que seule l’orge de très haute qualité peut être utilisée pour fabriquer de la bière, soit moins de 20% de la production mondiale d’orge, il y a en effet de quoi s’inquiéter.

Vague de chaleur intense, sécheresse, inondations et autres tempêtes ne sont vraiment pas les amies de l’orge de brasserie. Et considérant que les régions de production de cette orge seront frappées par ce type d’événement au moins une fois par an dans le cadre de la poursuite, ou du maintient de ce réchauffement climatique, la production de bière se verrait baisser de 16%.

Cela peut paraitre peu, mais imaginez simplement que 16% de la production mondiale représente à eux seule la totalité de la bière consommée en une année aux USA !

Une telle baisse de l’offre et une difficulté de production d’orge pourrait enflammer les marchés et le prix de la bière pourrait s’en voir doublé d’ici quelques années.

Dans le graphique en fin d’article vous pouvez voir l’évolution du prix de la bière en fonction de l’intensité des phénomènes de sécheresse et de fortes chaleur, ce selon les pays (on regrette d’ailleurs de na pas avoir le cas de la France).

Les dernières prédictions les moins alarmantes sur l’évolution du climat annonce une hausse de la température de 1,5°C dès les années 2040. L’étude elle montre qu’une hausse de 1,4° entraînera une diminution de 9% de la production…

L’étude n’en parle pas mais le réchauffement climatique est aussi un sérieux problème pour la production de houblon, l’épice sacrée de la bière. Il faut des hivers frais et humides pour cette liane qui va boire beaucoup afin de produire de belles fleurs en quantité suffisante.

Autant dire que si nous voulons continuer à boire de bonnes bières, mais aussi de bons whiskies de malt, il va falloir vraiment faire des efforts et préserver notre merveilleuse planète !

Evolution du prix de la bière en fonction de celle du climat

Evolution du prix de la bière en fonction de celle du climat