Le paysage brassicole français est en pleine mutation. Depuis près d’une décennie le marché de la bière hexagonale, qui se limitait alors quasiment à une offre un peu monolithique de pils brassée par des industriels, a vu éclore les brasseries artisanales.

De la nouveauté, un esprit de créativité, de liberté, de fougue même, s’est mis à souffler sur la mousse française. Près de 2.000 brasseurs artisanaux sont aujourd’hui revendiqués sur le territoire français !

Bien sûr après l’engouement, l’heure est venue, pour quelques uns, de se mettre face aux comptes et de trouver ne serait-ce comment se payer et continuer d’exister, la crise sanitaire liée à la Covid-19 ayant sans doute accéléré les choses…

Pour d’autres, qui ont déjà atteint une certaine taille, il faut consolider l’acquis et penser à un avenir plus consistant. On trouve alors ceux qui font entrer des industriels à leur capital, ceux qui s’y associent dans la distribution, et ceux qui s’associent tout court.

C’est le cas des Franciliens de Parisis et du Vendéen Mélusine. Un sacré grand écart géographique qui nous fait revenir en mémoire les distances autres que géographiques qui opposèrent les Républicains et les Chouans. Comme quoi il est possible de faire fi du passé !

Cette parenthèse historico-humoristique fermée, la Brasserie Parisisis d’Épinay-sous-Sénart (91) qui a vu le jour il y a 12 ans a atteint les 4.000 hl en 2019 et ses trois dirigeants Jonathan Abergel, Maxime Tremblier et Samuel Jeanne ont toujours plus d’ambition quant à leur activité. 

Or pour leur donner un coup de fouet, ils ont lorgné vers l’ouest, plus précisément sur Laurent Boiteau, ami de longue date et dirigeant de la Brasserie Mélusine de Chambretaud (85), pour les accompagner dans leur défi.

Hier en effet, la Brasserie Mélusine a officialisé son alliance avec la Brasserie Parisis, sous une union baptisée NewBeers. Une union plus qu’un mariage puisque un peu comme nombre de couples aujourd’hui, ici on s’aime on va avancer ensemble, mais on reste chez soi, indépendant. Il faut dire que pour ces brasseries artisanales le caractère indépendant c’est une vraie valeur, impossible à délaisser. 

D’ailleurs les 2 brasseries garderont chacune leur identité, tant au le plan humain qu’en ce qui concerne la production (recettes, outils de brassage…). Il en sera de même pour leur structure, leur stratégie, leur portefeuille de clients et leur autonomie.

Par contre à défaut de faire cuves communes, elles vont s’unir dans la force de vente, sous l’entité NewBeers. Les commerciaux des 2 brasseries développeront leur activité, tout en utilisant la force de leur réseau et leur ancrage local

Au travers de Newbeers, Laurent Boiteau et Jonathan Abergel ont également annoncé la construction très prochaine d’une nouvelle brasserie, toujours dans l’Essonne, afin d’augmenter les capacités de production et de lancer de nouveaux projets. 

Enfin, les trois associés historiques de la Brasserie Parisis renforcent quant à eux leurs positions au capital de Parisis. Une nouvelle organisation qui devrait leur apporter les moyens de leurs ambitions et leur permettre de construire ensemble un avenir avec NewBeers.

Bien entendu nous ne pouvons que leur souhaiter un grand bonheur et plein de jolis brassins !