Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Maxime Costilhes, Délégué Général de Brasseurs de France, confiné chez lui en télétravail (photo), et bien actif dans cette situation très compliquée pour les brasseurs.
« Elle peut aussi devenir catastrophique, tout dépendra si on rate l’été ou pas », s’inquiète en effet Maxime Costilhes. « Beaucoup de CHR doivent de l’argent aux brasseurs. Pourront-ils payer, la question se pose véritablement », poursuit-il.
Chez Brasseurs de France on rapporte en effet que « les ventes de bières ont baissé de plus de 35% ». La fermeture des cafés et autres restaurants, qui fait suite aux perturbations rencontrées lors des manifestations des Gilets jaunes et les grèves de transports ont fait un mal terrible à la profession. Sans compter les annulations massives dans l’événementiel et les festivals.
« On n’a pas de report sur la grande distribution. On a eu des journées de ventes de stockage suivant certaines annonces sur le confinement, mais semaine après semaine les ventes diminuent », ajoute Maxime Costilhes.
Avant de poursuivre, « De plus la plupart de nos adhérents ne sont pas en grande distribution. Alors oui, ils mettent en place des solutions pour tenter de vendre un peu mais c’est totalement insuffisant ».
C’est pourquoi Brasseurs de France se met au service du secteur. « De notre côté nous effectuons du phoning pour les avoir tous au moins une fois par semaine. Pour les informer sur ce qui se passe au niveau administratif. Nous avons réalisé 2 ateliers, sous forme de webinar, avec un avocat en droit social et avec un expert comptable. 50 brasseries ont participé, nous envisageons d’en faire un autre prochainement », rapporte le Délégué Général.
« Nous les accompagnons dans les diverses démarches d’aide. C’est ainsi que la plupart de nos adhérents ont fait leur demande de garantie de trésorerie via Bpifrance, ainsi que la demande de report d’emprunt. Nous les avons accompagné également pour les démarches de chômage partiel pour la quasi totalité des entreprises qui ont des salariés », confie Maxime
Costilhes, avant de poursuivre, « nous avons aussi pu négocier une prime d’indemnité de 1.250 euros pour perte de gain pour avril. Enfin nous avons mis en place la suspension des cotisations au syndicat ».
Le Délégué Général du syndicat dit aussi penser à l’avenir, « pour quand nous sortiront du confinement notamment. Nous allons travailler ensemble avec les brasseurs pour mettre en place un plan de relance pour toutes les activités ».
« Nous devons absolument éviter l’effet domino, qui serait catastrophique. Si les cafés sombrent, les brasseurs ne seront pas payés, ils feront faillite, ne pourront pas payer non plus leur fournisseurs et toute la filière sera impactée », s’inquiète-t-il.
C’est ainsi qu’il rappelle les différentes actions déjà mises en places. « AB InBev a lancé son opération de son côté, nous avons nous mis en route « J’aime mon bistrot ». Avec les représentants de la FNB (Fédération Nationale des Boissons), l’ABF, BRF, la FFS (Fédéretion Française des Spiritueux), la MEMN (Maison des Eaux Minérales Naturelles) et UNIJUS (Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits) nous soutenons une initiative solidaire lancée par un collectif de distributeurs-grossistes en boissons, de fabricants et producteurs en incitant nos entreprises à devenir partenaires ».
Les principaux partenaires de ces établissements et évènements s’engagent en toute responsabilité afin de sécuriser durablement les emplois, et ainsi assurer le redémarrage d’une filière de premier plan pour la France, qui contribue chaque jour à créer du partage et du lien social sur l’ensemble du territoire.
La plateforme internet J’aime Mon Bistrot permet à chacun de soutenir son établissement préféré, en lui versant une somme de son choix qui donne lieu à l’émission d’un bon d’achat qu’il pourra activer à sa réouverture.
Cette somme, versée immédiatement à l’établissement pour lui permettre de faire face à ses difficultés financières immédiates, est abondée à hauteur de 50% par les partenaires de cette action de solidarité.
« Que vous soyez propriétaire d’un établissement ou consommateur, nous vous invitons à rejoindre ce mouvement solidaire et adressons dès à présent un grand merci à tous les contributeurs », rapporte-t-on chez Brasseurs de France.
Au-delà de cet élan de solidarité Maxime Costilhes souhaite rappeler qu’il sera indispensable « que les entreprises redémarrent avec toutes les règles de sécurité, que les employés puissent reprendre le travail rassurés ». Et de conclure que « pour cela nous allons travailler sur l’accompagnement, la question des masques, etc. ».