Fondée il n’y a pas encore 20 ans par Olivier Duthoit et Mathieu Lesenne, la Brasserie du Pays Flamand brasse aujourd’hui près de 42 hectolitres à Merville (59). 

Ainsi, depuis 2006 la mère de la Bracine et de l’incontournable Anosteké, une des premières bières française au houblonnage bien marqué, a parcouru du chemin. Elle compte aujourd’hui 46 collaborateurs et a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 12.4 millions d’euros. Mais elle ne compte pas en rester là pour autant.

Si le succès de sa production n’est plus à démontrer, la brasserie nordiste s’est engagée dans un important plan de décarbonation de son activité et prévoit d’investir 1 million d’euros sur les 5 prochaines années. Sensible à la préservation de l’environnement la brasserie s’était déjà lancée dans le développement de l’usage de la canette, considérant que ce packaging offre des avantages non négligeables sur le plan environnemental, comparé à la bouteille en verre.

Un petit mieux, mais à Merville on est aussi parfaitement conscient que la préservation de l’environnement est également nécessaire pour anticiper et pérenniser son activité et ses emplois. A l’heure où l’empreinte carbone des entreprises devient un élément important pour les consommateurs ainsi que pour les actionnaires et autres soutiens financiers.

Ainsi en 2023 la brasserie a intégré le programme accélérateur décarbonation lancé par Bpifrance et l’ADEME, afin d’être accompagnée dans la mise en place d’une stratégie en lien avec les accords de Paris, à savoir la baisse des émissions de Gaz à Effet de Serre de 4,2% par an.

“Il est primordial d’étudier et de mesurer l’impact de son activité, et d’appréhender les actions à mettre en place pour la réduction de ses émissions. La mise en place d’un monitoring répond parfaitement à cet enjeu et permet d’avoir une belle visibilité du retour sur investissement ! À la brasserie, en 5 ans, le retour sur investissement de notre installation peut déjà être notable !”, explique Mathieu Lesenne.

Forte des renseignements qu’elle a pu tirer de cette étude et du monitoring de son activité, c’est avec une véritable visibilité que la brasserie peut mettre en place son plan de décarbonation qui s’appuiera donc sur un investissement d’1 million d’euros sur 5 ans.

 

Brasserie du Pays Flamand

Brasserie du Pays Flamand

 

Le plan de décarbonation de la brasserie qui s’étendra sur un an et demi s’articule autour de cinq piliers essentiels, piloté chacun par un groupe de collaborateurs de la brasserie :

– Emballages et réemploi
– Énergie
– Intrants et matières premières
– Stratégie commerciale
– Eau, cadre de vie et biodiversité.

Le suivi de ce projet et le développement d’actions concrètes sur chacun de ces piliers sera assuré par des comités de pilotage mis en place tous les deux mois.

En impliquant dans ce projet les hommes et femmes de l’entreprise, la Brasserie du Pays Flamand souhaite à la fois sensibiliser et convertir l’ensemble de ses collaborateurs à la RSE et à la décarbonation, mais également favoriser le partage d’expérience avec d’autres entreprises, s’inspirer et être inspirant pour aider ainsi à la transition globale du marché.

Dans les faits et les chiffres le programme de l’année en cours est particulièrement consacré à la récupération de la chaleur fatale, soit la récupération des calories des vapeurs de l’ébullition. L’objectif est en effet de  récupérer en une année, 1 gigawatt sur les 2 gigawatts d’énergie qu’elle utilise aujourd’hui.

En parallèle, l’entreprise prévoit sur le second semestre, la mise en place d’un CIP (Cleaning-in-place) pour le lavage de ses cuves ; en recyclant l’eau utilisée tout en maintenant la température, cela permet le lavage de plusieurs cuves de manière successive. Une pratique qui doit permettre à la fois la diminution de la consommation d’eau, mais également d’électricité et d’énergie, tout en préservant la sécurité des salariés.

Cette marche vers la décarbonation qui doit la première année permettre de récupérer  50% de l’énergie dans les chaleurs fatales est incontestablement un projet ambitieux et louable dont l’enjeu est, pour Mathieu Lesenne, de mettre en place une transition progressive en respectant un cahier des charges précis afin de ne pas  compromettre la bonne santé de l’entreprise.