Au bord de cette perle girondine qu’est le Bassin d’Arcachon, où l’on a l’habitude de déguster des huitres accompagnées de vin blanc de l’Entre deux Mers, un trentenaire Bordelais est revenu d’un stage en Australie pour ses études de commerce et marketing, avec l’idée de brasser de la bière…

C’est ainsi qu’en 2014 Grégoire Agostini s’installe à la Teste de Buch pour monter sa brasserie, au pays du vin de Bordeaux, la Burdigala, nom latin de la capitale Aquitaine.

Tout cela parce que de l’autre côté du globe il a rencontré la bière artisanale, « une vraie claque », qui lui a donné l’envie de faire la même chose ici où le vin est incontournable.

Son ambition est de produire une bière de grande qualité, avec des ingrédients de choix, locaux et tout cela en bio. Le tout mis en bouteille dans un flacon qui casse les codes classiques de la bière de grande consommation, avec un produit sophistiqué.

On imagine bien que Grégoire ne s’est pas facilité la vie pour commencer, mais sa formation en commerce, management, communication et marketing lui ont fait prendre cette direction et cela va lui servir dans la création de son entreprise.

Il va ainsi commencer par brasser une bière de froment aux fleurs de sureau et aux écorces d’oranges amères. Une blanche titrant 4,5° qui va rapidement trouver son public, qui pour l’occasion découvre une bière qui change de ce qu’il a l’habitude de trouver autour du Bassin.

Faire partager la claque prise lors de ma découverte de la bière

« Mon objectif était de faire partager la claque prise lors de ma découverte de la bière », rapporte Grégoire qui ne cache pas sa satisfaction qu’une « grosse partie de la clientèle se gagne chez les gens qui disent qu’ils n’aiment pas la bière »

C’est ainsi que va suivre la Triple, une bière ronde qui ne peut que revendiquer son inspiration de la tradition des abbayes belges, titrant 8,5°. Elle trouve aussi son public, à la recherche d’une bière plus puissante mais toujours rafraichissante.

Puis c’est la Burdigala IPA, titrant 6,5° qui rejoint la gamme. Brassée avec 4 variétés de houblons elle est une des toutes premières dans ce style, qui fait un carton auprès des amateurs de bières, à voir le jour en région bordelaise.

Elle va remporter la médaille de bronze lors des World Beer Idol à Prague en janvier dernier, quelques mois seulement après l’arrivée de Julien Darracq en tant que second brasseur.

Lui aussi est un passionné de bière qui a attrapé le virus au Quebec où il était jusqu’à lors ingénieur en aéronautique. Issu d’une famille passionnée par le goût, il ne retournera pas de l’autre côté de l’Atlantique, préférant rester en Aquitaine pour brasser avec Grégoire.

La Brasserie Burdigala commence vraiment à faire parler d’elle. Elle sort véritablement du cercle des simples curieux et des amateurs éclairés.

Bouteille primée et bière sur les grandes tables

Sa petite bouteille noire, toute ronde et très chic, avec son étiquette haut de gamme en forme de renard, « mon animal fétiche » confie Grégoire, est elle aussi au rendez-vous du succès.

Déclarée 2e plus belle bouteille de bière au monde lors des Pentawards de Shanghai en 2016 (concours de packaging et de design), juste derrière une Guinness rien que ça, elle trône désormais sur la table des clients curieux du restaurant triplement étoilé de Michel Guérard, Les Prés d’Eugénie à Eugénie-les-Bains (40).

Il faut dire que la Brasserie Burdigala a remporté, dans la catégorie Artisan, le concours Talents Gourmands organisé par le Crédit Agricole, le Bottin Gourmand et Michel Guérard lui même.

Fort de ses deux créateurs passionnés la brasserie crée la French Ale, une Pale Ale titrant 5,5° épicée au houblon d’Alsace, puis un
Stout cacao à 4,5° qui vient parfaitement compléter le spectre colorimétrique des bières Burdigala.

On ne s’arrête pas là et deux nouvelles références ont vu le jour au printemps. Une Hefeweizen, bière de froment sans amertume réalisée avec des levures bavaroises et La Saison du Bassin, une blonde sèche, brassée au seigle et titrant 6,5°.

Cette dernière pourrait même bien faire la guerre au vin blanc de Bordeaux pour accompagner les plateaux d’huitres cet été autour du Bassin d’Arcachon…

Dans quelques mois une Ambrée au miel de châtaignier devrait rejoindre la gamme, Grégoire et Julien peaufinant la recette comme à leur habitude.

La bière de la Teste de Buch a aussi conquis le public féminin qui n’est bien entendu pas cantonné aux bières aromatisées et fruitées. La Burdigala a en effet été partenaire remarqué du dernier Raid Défi d’Elles Jane de Boy (Raid féminin solidaire mettant en compétition des duos 100% féminins dont les profits sont reversés à l’association Keep a Breast.)

Il ne faut pas non plus oublier le partenariat passé pour le concert d’adieu à Bordeaux du duo local, mais 100% masculin cette fois, Les Fréro Delavega.

Campagne de financement participatif pour grandir

Autant de succès et de sollicitations qui laissent penser que les 6.000 bouteilles produites artisanalement , et toujours embouteillées à la main, tous les mois ne vont pas satisfaire la demande bien longtemps.

C’est pour cela que Grégoire Agostini aimerait bien investir pour se développer rapidement.

Il ainsi lancé son Opération Canon à Houblon. Une campagne de financement participatif à l’achat de nouveau matériel sur la plate-forme Bulb in Town.

Si vous voulez devenir acteur du développement de la brasserie à la tête de renard de la Teste de Busch, ne tardez pas et rendez-vous de suite sur le site du projet.

Pour ne rien manquer de son actualité, voir le site de la brasserie Burdigala.

En images, un petit (il ne pouvait être grand !) tour de la brasserie Burdigala