Au commencement, chez les Giraud on est tonneliers à Cognac, ce dès 1875. En 1910 quand André Renaudèrent la tête de la maison de cognac Rémy Martin , Louis Giraud la rejoint pour s’occuper du vieillissement de ses eaux de vie.
Son fils Alfred Giraud, puis petit-fils André Giraud, lui succèdent en tant que maîtres de chai jusqu’en 1990. La quatrième génération, Jean Pierre Giraud, y exerce différentes fonctions, dont celle de directeur général.
Philippe Giraud, la cinquième génération, « n’a pas envie de travailler avec papa » et rejoint en 1995 William Grant’s & Sons en Ecosse. Puis il part aux USA créer sa propre société. Il y a 1O ans, lors d’un diner familial à Cognac il annonce sa volonté de faire un spiritueux au nom de la famille. Mais pas un cognac, et c’est ainsi qu’il crée Alfred Giraud French Malt Whisky.
A l’époque le projet n’est pas étalé sur la place publique « Nous avons travaillé sans rien dire afin de faire un produit vraiment différent » explique-t-il aujourd’hui. L’axe de développement est de produire quelque chose de beau et de bon. Pour cela il travaille avec Gaétan Mariolle le maitre de chai des Cognacs Giraud et Georges Clot, le maître-assembleur.
« On a gouté nombre de distillats, on a pu établir un roadbook complet entre ce que font les Japonais et les Ecossais avant de travailler sur le bois », rapporte Philippe Giraud. Georges Clot s’approvisionne alors auprès de distilleries françaises dont il sélectionne les meilleurs jus.
Puis ils sont vieillis dans une petite proportion de fûts neufs, assemblés à partir de chêne blanc américain (quercus alba) ou pédonculé français (quercus robur). Une partie du chêne français provient de l’exploitation forestière de la famille d’André Giraud, située dans le Limousin.
Les bois sont fendus et préparés sur place. La futaille de complément est achetée auprès des meilleures tonnelleries de la région de cognac. La Maison Giraud travaille en permanence sur des associations et des techniques nouvelles de vieillissement et d’assemblage, qui n’ont encore jamais été explorées. Ce sont ses fûts dits exploratoires.
La majeure partie du parc de barriques a servi à faire vieillir des cognacs âgés, voire très âgés. Avec plus de 60 ans d’expérience, André Giraud aide aussi à sourcer et sélectionner les fûts, dont certains qu’il suit et surveille depuis plusieurs décennies.
Aujourd’hui, assisté de Gaétan Mariolle, Georges Clot supervise le vieillissement des eaux-de-vie et leur assemblage pour créer le whisky Alfred Giraud, ce en s’appuyant sur une sélection de whiskies de malt français, sur une futaille qui combine barriques neuves et fûts roux toastés sur mesure en fonction des besoins.
Ainsi est né le whisky Alfred Giraud Heritage est un assemblage de trois distillats de malt français non tourbés, vieillis dans trois types de fûts (Triple Malt – Triple Wood). Une majorité de fûts roux de très vieux cognac, pour la plupart frais de vidange, mais aussi des fûts neufs de chêne pédonculé français de la forêt du Limousin et de chêne blanc américain. Après assemblage, ce triple malt est remis exclusivement en ex-fûts de très vieux cognacs pendant plusieurs années.
Cette technique dite du mariage (marrying process) issue du Cognac, reste exceptionnelle dans le monde du whisky. Un process qui fait de l’Alfred Giraud Heritage un whisky de malt à la bouche ample, accessible, doux et subtil.
Le whisky de malt Alfred Giraud Harmonie est quant à lui issu de l’assemblage de trois distillats de malt français non tourbés, vieillis dans trois types de fûts : une majorité de fûts roux de très vieux cognac, pour la plupart frais de vidange, mais aussi des fûts neufs de chêne pédonculé français de la forêt du Limousin et de chêne blanc américain. Après assemblage, ce triple malt est remis exclusivement en ex-fûts de très vieux cognacs. Après quelques mois, ce premier assemblage est marié avec un whisky de malt légèrement tourbé avant d’être replacé une nouvelle fois, pendant plusieurs années, exclusivement en ex-fûts de très vieux cognacs.
Alfred Giraud Harmonie est un whisky de malt aux notes plus intenses et complexes, avec un soupçon de tourbe fin et élégant.
Nous reviendrons prochainement plus en détails sur ces deux whiskies français au travers de fiches dégustation.
Compte tenu des ambitions de la maison Alfred Giraud French Malt Whisky, afin de disposer des volumes de distillats suffisants, elle a passé avec la famille Nau (Société des Vins et Eaux de vie) un accord en 2017 pour la distillerie de Saint-Palais, distillateur charentais depuis 1830. Elle est équipée de son propre moulin et d’un système de brassage unique en France. Les opérations de distillation y sont conduites dans des alambics à repasse charentais (10.000 et 2.500 litres).
L’orge, autrefois issu de la Malterie du Château en Belgique, est aujourd’hui d’origine française et le maltage est effectué par la malterie de Rozelieures. Les distillats sont vieillis dans un chai qui a été construit spécialement près de la distillerie, bénéficiant ainsi de conditions climatiques de type océanique.