Quelques temps après un communiqué de Brasseurs de France, c’est au tour du SNBi de communiquer autour de la conjoncture très compliquée dans laquelle évolue aujourd’hui le secteur brassicole en France, et plus particulièrement les brasseurs indépendants en ce qui concerne ce syndicat. 

Pour nous dresser ce tableau plutôt sombre avec le plus de réalisme possible le SNBi, qui avait déjà alerté le gouvernement le 7 mars dernier, a adressé une enquête à l’ensemble des 2500 brasseries pour avoir un état de la situation 2023 et les perspectives 2024.

Ce sont plus de 570 brasseries qui ont répondu et les résultats de ce baromètre sont très inquiétants pour l’avenir du secteur.

En effet 2 brasseries sur 3 considèrent que la santé financière de leur entreprise est moyenne ou mauvaise.
72,7% des brasseries sont inquiètes de la situation de leur trésorerie qualifiée de « moyenne » pour 30,8%, de  « mauvaise » pour 21,3% et de « très mauvaise » ou « catastrophique » pour 20,6%.

Un peu de positif tout de même en ce qui concerne le chiffre d’affaires puisque celui-ci a connu une augmentation supérieure à 20% pour 25%, une progression de 10% pour 17% et une stabilité pour 19% des brasseries.
Par contre il y a une baisse de 10% pour 13% des sondés, une baisse de 20% pour 10% d’entre eux et une baisse supérieure à 20% pour 16% des brasseurs.

Dans la conjoncture actuelle 60% des brasseries indépendantes se disent inquiètes pour leur avenir à court terme. Parmi elles 9 % sont extrêmement inquiètes, 12% très inquiètes et 39% inquiètes.
Si l’on se projette plus dans l’avenir 62% des brasseries indépendantes s’inquiètent de leur avenir à long terme. 8,4 % sont extrêmement inquiètes, 12% très inquiètes, 42% inquiètes.

Et pour corroborer ces inquiétudes 1 brasserie sur 10 annonce déjà qu’elle va cesser son activité en 2024, soit 250 fermetures à venir.

Le syndicat a demandé aux brasseurs quelles sont les raisons de leur situation difficile et de leurs inquiétudes. Ce sont les verriers qui sont largement pointés du doigt.  92,4% imputent ces difficultés aux augmentations des bouteilles en verre. 76% se disent impactées par l’augmentation des prix de l’électricité. 50,3% par l’augmentation des prix du malt. 46,6% par l’augmentation des prix du carton. 32,7% par l’augmentation des prix de l’essence et 32,7% par l’augmentation des prix du gaz.

Autant dire que cette fin d’année 2023 n’est pas très réjouissante pour le secteur brassicole français, mais aussi les filières amont et aval qui en subissent inévitablement les conséquences.

Au vu de ces données alarmantes, le Président du SNBI en appelle à nouveau au gouvernement pour soutenir les brasseries artisanales et indépendantes. Il annonce rencontrer très prochainement les cabinets ministériels pour échanger  sur des mesures à mettre en place pour la sauvegarde des brasseries.