En Ecosse BrewDog vient de se lancer, au travers de sa distillerie, dans la fabrication de gel hydroalcoolique.

Une superbe initiative qui pourrait être copiée en France par les nombreux distillateurs qui fabriquent de l’alcool pur comme ils ont l’habitude de le faire pour de la vodka, du gin et tout autre spiritueux nécessitant de l’alcool blanc.

Si bien sûr la fabrication de gel hydroalcoolique ne fait pas parti de leurs compétences, ils peuvent peut être fournir les entreprises spécialisées afin de contribuer à l’apport de matière première, à savoir de l’alcool pur.

De même aujourd’hui les pharmaciens sont, pour nombre d’entre eux, en rupture d’éthanol pour fabriquer eux même du gel hydroalcoolique.

Dans ce cas les petits distillateurs locaux sont peut être en mesure de proposer de leur en fournir et ainsi par la même occasion maintenir une activité aujourd’hui en berne.

Enfin, le boom de la bière sans alcool peut aussi être bénéfique, notamment si l’on va voir chez les brasseurs industriels.

Par exemple chez AB InBev en février 2019 on annonçait que chaque semaine 3 camions-citernes remplis d’alcool quittaient la brasserie de Leven en Belgique (Louvain) pour un volume total s’élevant à 75.000 litres d’alcool. L’usage était alors la création de biocarburant.

A l’heure où l’économie tourne au ralenti et que les besoins en carburant sont inévitablement en chute libre, il serait sans doute intéressant d’utiliser cet alcool à d’autres fins. Comme par exemple la fabrication de gel hydroalcoolique ou fournir aux services de santé de l’alcool pur en usage désinfectant.

Heineken et Kronenbourg qui produisent en France une grande quantité de bière sans alcool peuvent sans doute se mobiliser. Nous allons leur poser la question et ne manquerons pas de mettre à jour cet article pour vous en informer.

MAJ :
La société Ricard SAS a décidé de faire don de 70.000 litres d’alcool pur au Laboratoire Cooper qui permettront la fabrication de gel hydroalcoolique. Cela permettra à Cooper d’accroitre encore ses livraisons d’alcool aux pharmacies qui peuvent désormais produire du gel hydroalcoolique, soit l’équivalent d’environ 1,8 million de flacons individuels de 50 ml.

MAJ 2 (20/03):
Nous avons eu les Brasseries Kronenbourg au téléphone par la voix de son Directeur Communication externe, Philippe Collinet, qui a pu joindre un des ingénieurs de la brasserie Alsacienne. « En ce qui nous concerne nous ne procédons pas par désalcoolisation, nous arrêtons la fermentation et ne disposons pas d’alcool pur. Par contre cette personne m’a fait s’avoir que pour obtenir un litre d’alcool à 70° il fallait disposer de 14 litres de bière à 5°, ce qui correspond à notre plus grosse production à Obernai. Ce qui fait qu’une de nos citerne de 250hl est en mesure de produire 1.500 litres d’alcool à 70°. Aujourd’hui nous ne sommes pas en mesure de gérer une désalcoolisation. Par contre nous sommes bien entendus ouverts à des propositions dans ce sens », a expliqué Philippe Collinet.

Hier sur Twitter Stephane Kerdodé, dirigeant de la Brasserie Lancelot (56)  proposait à la Préfecture du Morbihan de mettre à disposition « 1.300 litres d’alcool surfin à 96% pour la fabrication de gel hydroalcoolique ».

Côté distillerie nous avons appris que La Maison Ferrand se mobilisait également, à la Barbade et en France à Cognac. « Le rhum a été redistillé et des têtes sont également collectées pour fournir un assainissant aux pompiers et au centre de quarantaine et à tous les employés de la Barbade et ce n’est qu’un début ! Même chose à Cognac, bien sûr, en rejoignant le combat localement et en organisant la réponse de l’industrie », rapporte Alexandre Gabriel, son dirigeant.

Maj 3 (21/03):

Nous avons appris dans le quotidien Sud Ouest que The Bordeaux Distilling Company a annoncé le mercredi 18 mars dernier qu’elle mettait à disposition des officines du département de la Gironde 1.000 litres d’alcool neutre à 96 %.

Selon l’AFP, la distillerie Armand Guy à Pontarlier (25) a chois  de céder « au prix d’achat » 3.000 litres de son stock d’alcool à 96 degrés. Toujours selon la même source et toujours dans ces régions spécialisées dans l’absinthe, la distillerie Paul Dévoile de Fougerolles-Saint-Valbert (71) a vendu « à prix coûtant » 500 litres d’alcool à 96 degrés aux pharmacies. Et toujours sur cette commune,  les Grandes Distilleries Peureux-Massenez a annoncé fabriquer elle-même des solutions hydroalcooliques dès la semaine prochaine. Ce dans son atelier principal de production qui  « aura la capacité de produire de 10.000 à 15.000 litres par semaine » pour le centre hospitalier de Vesoul, les pharmacies  et le personnel soignant local, a expliqué Bernard Baud, le Président de l’entreprise.

En Martinique c’est la distillerie JM qui a fournit 250 litres de rhum fraîchement distillé à 90° à une clinique. Clément, également dans le groupe Hayot fournira également de l’alcool pour les personnels de santé, l’armée, la gendarmerie et les pompiers. Dès la semaine prochaine, l’ensemble des distilleries de Martinique vont participer à cette mobilisation. C’est la société Prochimie du Lamantin qui se chargera de la transformation en gel hydroalcoolique.