Whisky Live Paris édition 2015

Whisky Live Paris édition 2015 ©Guillaume Leblanc SARL

Cette édition du Whisky Live Paris aura été marquante à plus d’un titre. Tout d’abord dans son organisation du lieu d’exposition.

Sur l’immense plateau des Docks de la Cité de la Mode et du Design, se sont retrouvés sur un même niveau le whisky et les spiritueux. Regroupés par zones géographiques, cela a eu moins eu le mérite de montrer l’incroyable richesse de l’offre.

Autre bouleversement, les stands. Cette année plus d’unité, mais la possibilité pour les marques de s’afficher en grand quand elles en avaient les moyens. Certains y auront vu une certaine égalité désavouée, d’autres un salon plus esthétique. Les petits stands que nous avons visités et consultés ne semblent pas en avoir souffert. En tous les cas pour ce qui est de la journée professionnelle.

Côté flacons, les visiteurs auront une fois de plus été gâtés avec de bien belles expressions. Voici celles que nous avons pour notre part retenues (sans être exhaustif), présentées par ordre alphabétique, pour ne pas faire de jaloux !

C’est donc un whisky breton qui débute le hall of fame de cette édition 2015. L’Armorik Single Malt vieilli en fût de vinho portugais. Agé de 4 ans seulement, embouteillé à 53% en exclusivité pour LMDW, il enchante par son incroyable complexité aromatique et sa rondeur équilibrée par la puissance de l’embouteillage. Warenghem a fait là un coup de maître !

Puis c’est dans la trilogie Single Cask de Ballechin que nous avons eu un gros coup de coeur avec le 11 ans vieilli en fût de vin de manzanilla. Tourbe explosive au coeur des agrumes et des fruits avec une note saline qui nous pousse à reprendre une gorgée. Cela sent bon Islay dans un écrin de finesse, Edradour la petite a tout d’une grande !

On part de l’autre côté de l’Atlantique avec un rye du Kentucky, le Bulleit. Le seigle parle dans ce flacon, avec une belle rondeur et de jolies notes épicées ! Une arrivée remarquée donc sur le marché français qui semble apprécier de plus en plus le bourbon et le seigle.

Chez Compass Box l’art de l’assemblage rejoint l’art tout court par un hommage au peintre Magritte avec le This is Not a Luxury Whisky. Esthétiquement génial, gustativement superbe, ce blend offre une complexité autour des épices, de notes florales et ce qu’il faut de tourbe.

Le Domaine des Hautes Glaces proposait de bien belles choses ( mais c’est son Vulson White Rhino Rye que nous avons retenu pour cette sélection. Il s’agit là d’un ovni gustatif qui allie les épices du seigle avec une douceur et une rondeur gourmande en bouche exceptionnelle.

Le Glenfarclas 15 ans est un très beau single malt, le scotch du Speyside ne manque de rien, on se laisse bercer le palais langoureusement autour des fruits et des notes florales, avant de s’agiter sympathiquement les papilles de petites touches épicées.

Kavalan a fait le show durant le salon. Avec son Vinho Barrique de la gamme Solist le Taïwanais a prouvé qu’il pouvait faire de très belles expressions très complexes.

Une distillerie de Chicago, voila qui n’est pas commun. Et Koval s’en tire très bien avec un rye au seigle bio en « coeur de chauffe ». Vieilli en fût de chêne américain il offre une très belle rondeur en bouche et les jolies saveurs épicées du seigle. Découverte.

Toujours au Nord, mais en Europe, le Suédois Mackmyra nous a concocté un Vinterrok qui sent bon la saison froide. Les amateurs de whisky apprécieront la complexité obtenue avec l’assemblage de futs de bourbon, de chêne suédois et de sherry. Et son finish en fût de bière comblera les amateurs de bière !

Au bout du monde, en tous les cas pour nous frenchies, The New Zealand Whisky présentait un Double Wood 15 ans dont 9 en fûts de vin rouge français après les 6 premières en fût US. Résultat, on ne sait pas trop si on est sur la planète vanille ou celle des épices, mais cela nous fait tourner les papilles de plaisir.

Les Irlandais de Midleton présentaient une pépite, le Dair Ghaelach. Cet Irish Whiskey s’est reposé tout naturellement une vingtaine d’années en fût de chêne US avant de s’offrir un finish de 10 mois en fûts de chêne neufs de Kilkenny. Le résultat nous offre le bon dieu dans une culotte de velours comme disent certains anciens. Malgré ses 58,2% qui permettent un démarrage en trombe, le reste du voyage n’est que confort avec de superbes notes rondes, soyeuses et fruitées, pour s’achever dans un réveil aux notes légèrement boisées et poivrées. L’effet whaouh comme disent les branchés d’aujourd’hui !

Les Gallois n’ont pas fait que sortir les Anglais de leur coupe du monde de rugby, avec Penderyn ils ont sorti le Celt, un Single Malt où la tourbe bien présente n’empêche pas pour autant les fruits et les épices de s’exprimer. Vraiment sympa.

Et nous finissons comme nous avons commencé, en France, mais cette fois en Alsace avec Uberach. Distillateur mais également brasseur Jean Metzger ne pouvait s’empêcher de jouer avec nos deux produits chéris. Ainsi est né le BIERsKY, un assemblage d’eau de vie de malt vieillie 10 ans en fût et d’eau de vie de bière. Un produit qui attisera la curiosité des lecteurs de Malts & Houblons, qui surprendra par sa vivacité et ses notes épicées inhabituelles dans le whisky. Pour sortir des entiers battus.

Ah non, mais bon, ce n’est pas encore un whisky, ni un whiskey… Il y avait Wolfburn. Cette distillerie écossaise, qui a commencé a produire en 2013 à Thurso a déjà réussi le coup d’être la plus au Nord de l’Ecosse, enlevant un argument marketing à Pulteney.
Mais ce n’est pas la seule qui va perdre des arguments et pas seulement marketing. La production du loup semble plus que prometteuse. Son 18 mois à 63,5% était tout simplement incroyable de puissance aromatique et de rondeur. On ne sait pas quand cela arrivera sur le marché sous l’appellation whisky, mais on surveillera de près !

Nous reviendrons sur d’autres découvertes du Whisky Live dans de prochains articles.