Une chose est sûre, cela bouge bien dans l’univers brassicole rhône-alpin.

Notamment du côté de Lyon, à Tarare plus précisément, où Ninkasi qui a beaucoup investi (1,8 million d’euros en 2017) annonce un fort développement pour les années à venir.

Pour répondre à la demande la brasserie s’est offert une nouvelle centrifugeuse et une nouvelle ligne d’embouteillage qui, au delà de pouvoir assurer une meilleure rentabilité, joue aussi sur la qualité grâce à une prise d’oxygène désormais moindre.

Avec ses nouvelles cuves de fermentation le brasseur de Tarare peut désormais travailler en 3×8 et annonce une production de 20.000 hl en 2018 (contre 16.000 en 2017), et même 28.000 hl si la brasserie tournait le week-end.

Malgré ses nouvelles installations le développement du marché fait dire à Christophe Fargier, dirigeant de Ninkasi, qu’il « pense saturer l’outil de production dans les trois années qui arrivent”.

Nouvelles bières, cidre et nouveau site !

Pour cela l’entrepreneur a déjà des vues sur un terrain de 10.000 m2 à Tarare où il implanterait alors son outil de production de bière… L’actuel serait alors consacré à l’activité de distillerie et à la production de sour beer ! Autant vous dire que David Hubert, maître Brasseur des lieux, se réjouit de participer à cette belle histoire née il y a un peu plus de 20 ans.

Ninkasi n’en n’a non seulement pas terminé avec ses innovations dans la bière, mais souhaite aussi developer son offre de sodas avec des saveurs fruitées (avec les sirops Crozet à Lyon) et se lancer dans le cidre avec des producteurs de pommes locaux.

Les fruits des pommiers de plein champs contiennent une toxine naturelle ne sont pas comestibles, alors que la fermentation la fait disparaitre. Le cidre, qui connait un retour en grâce, est aussi pour Christophe Fargier l’occasion de sauvegarder un patrimoine local.

C’est également la raison pour laquelle l’IPA est devenue une French IPA, faisant l’impasse sur les houblons américains pour les remplacer par du Mistral et du Saaz.

A propos de cette épice, Ninkasi s’est même engagé vers une utilisation exclusive de houblons de la Drôme et d’autres régions françaises pour l’élaboration de ses recettes en 2020.
Pour la bière le développement passe aujourd’hui par la gamme « Découverte » dont les nouveaux brassins sortent aujourd’hui à un rythme mensuel, contre trimestriel auparavant.

Une Saison au seigle est d’ailleurs la prochaine à devenir permanente très prochainement.

Ninkasi, en réservant aux cavistes cette gamme qui regroupe les séries limitées qui ont connues un vrai succès, fera sans doute taire les critiques à son égard concernant la présence de ses bières en grande distribution.

Concernant celle-ci des négociations avec Monoprix et Franprix sont bien avancées, ce qui devrait permettre de trouver des bières Ninkasi sur toute la France.

Sans oublier bien sûr la gamme Grand Cru qui devrait connaître de nouveaux brassins. Ceux-ci vont mettre en avant la maturation en fût, s’inscrivant dans l’évolution logique qui a débuté par l’utilisation de levure de vin, puis de l’ajout de copeaux en maturation.

Et puisque nous parlions de la sauvegarde du patrimoine naturel local, sachez que Ninkasi produit depuis peu une nouvelle recette de sa Rouge. Hier brassée avec des framboises des pays de l’est, elle l’est aujourd’hui avec un pur jus de cerises Ratafia, issues d’un producteur isérois, un des derniers sur Rhône-Alpes.

Nous reviendrons prochainement plus en détails sur ce brassin au travers d’une fiche dégustation.

Gin, tonic et whiskies en préparation

Coté sodas Christophe Fargier et ses équipes travaillent également à l’élaboration d’un Tonic… et de fait d’un Gin ! L’activité de distillerie prend aussi de l’ampleur !

Après la vodka au houblon et le Sweet Malt Spirit et avant ce gin, le prochain spiritueux Ninkasi a voir le jour sera certainement son premier whisky.

Celui dont nous avions vu couler de l’alambic les premiers centilitres. En effet cela fera 3 ans le 16 décembre prochain que le premier batch est sorti de l’alambic pour débuter sa maturation en fût de Condrieu.

Les 1.000 premières bouteilles de ce whisky seront mises à la vente au début de l’année 2019.

Mais Alban Perret, Maître Distillateur de la maison (également brasseur et vigneron !), n’en est pas resté à ses premiers fûts de Condrieu.

Des tests sont en cours sur d’autres types de vins et spiritueux (on a gouté à des spirits en maturation en fût de Pouilly-Fuissé, de Banyuls et de Cognac).

Afin de se distinguer et assurer la meilleure qualité, pour l’élaboration de son whisky Ninkasi s’attache réduire au maximum le temps entre la récupération du fût après vidange et son remplissage.

Aujourd’hui le chai commence de fait a bien se remplir et l’objectif est d’avoir environ 400 fûts en maturation. Un chiffre qui n’est pas délirant si l’on sait qu’un nouvel alambic va rejoindre la distillerie au printemps prochain…

Le retour à Saint-Etienne pour 2019

Enfin Ninkasi ce sont aussi des lieux, des pubs où l’on se restaure et où l’on peu écouter de la musique live. Les ouvertures se multiplient et ce ne sont pas moins de 30 établissements que la région comptera d’ici 3 à 4 ans.

Notons parmi les prochaines ouvertures, celle de Saint-Etienne à côté du fameux stade Geoffroy Guichard et du Zenith. Un retour dans la capitale du Forez avec cette fois le même concept que celui qui fait le succès en région lyonnaise.

Sans oublier la Pologne dont nous vous avions parlé ici il y a un peu plus de deux ans. La signature, en partenariat avec la société Likus (spécialiste polonais du luxe et de l’hôtellerie), devrait avoir lieu cet été pour une ouverture en 2021 à Katovice.

On le voit Ninkasi, qui compte plus de 200 salariés, n’en finit pas de se développer et l’avenir s’annonce plein d’innovations, que nous ne manqueront pas de suivre de près.

Laissons aujourd’hui le mot de la fin à un Christophe Fargier, plein d’enthousiasme et de belles ambitions, « On investit dans un souci de qualité. Grandir n’est pas un problème vis à vis de la qualité du produit ».