Carol-Ann Cailly, grande amatrice et connaisseuse en matière de bière, fondatrice de BrewJob (dont nous vous parlerons en détail prochainement ) mais aussi blogueuse spécialisée en craft-beer s’est fendu il y a quelques semaines d’un billet clamant son ras-le-bol des étiquettes de bières sexistes racoleuses.

Il est vrai que la bière n’a pas échappé à l’humour graveleux et qu’il est n’est pas rare d’entendre parler de se « taper une bonne petite blonde », de « s’enfiler une belle brune » avec de bons sous entendus, ce avant même d’aller jusqu’aux bières dont les noms de baptême ne sont pas sans faire échos au sexe ou à ses pratiques…

Bien sûr la bière n’est pas la seule dans ce cas, le vin possède aussi quelques cuvées pour le moins sexuellement explicites comme le « Cougar, moi j’aime les gamays jeunes », le « Montre Cul » un Bourgogne issu d’un vignoble bien pentu qui permettait autrefois d’apercevoir le derrière des vendangeuses et dont l’étiquette est pleine de « gauloiserie », mais toutefois moins explicite que celle du vin du Jura « J’en veux ! » dont Carol-Ann Cailly ne pourrait que s’indigner…

Autant d’exemples qui ne sont pas spécialement dans la tendance actuelle qui veut, à raison certainement, que l’on se débarrasse toujours plus du sexisme dans la vie courante.

Des débats se sont alors ouverts après la publication du billet de Carol-Ann sur son blog, certains défendant le second degré parfois salvateur, d’autres rappelant que ce second degré n’est en fait dans un seul sens, celui qui rabaisse la femme et l’image que l’on peut en avoir.

Mais dernièrement des dérapages ont eu lieu et Carol-Ann Cailly a même fait l’objet d’insultes !

Bien entendu nous ne pouvons que condamner ce type de pratiques et apportons bien sûr notre soutient total à Carol-Ann.

Une agitation qui a poussé le Syndicat des Brasseurs Indépendants (SNBI) à réagir et c’est ainsi que celui-ci vient de publier un communiqué intitulé « Stop aux bières sexistes et provocatrices ».

Dans ce communiqué le SNBI va jusqu’à demander l’interdiction d’utiliser « l’image de la femme ou encore de certaines pratiques sexuelles pour des marques de bières ».

Mais aussi le syndicat y cible particulièrement « des bières à façon pour des distributeurs ou (des marques) étrangères »…

A ce sujet nous tenons à évoquer La Blonde Décoincée, La Rousse Enflammée qui jouent un peu de ce côté « coquin », mais qui sont bel et bien des bières réalisées par un couple de brasseurs artisanaux de l’Oise pour leur propre compte.



Les bières La Marmandaise, « Une bière coquine, légère et authentique, aux fines bulles et aux joues rosées » et leurs étiquettes « Pin-Up » ( comme autrefois celles des Dreum réalisées par l’épouse du brasseur affilié au SNBI) signées ici de la très douée Clémence Thienpont, sont elles aussi belles et bien artisanales et locales puisque brassées par la brasserie Saint-Léon de Créon.



Sans oublier la savoureuse Sans-Culottes Cerise de la Brasserie La Choulette dont l’étiquette rappelle « le parti pris du pre­mier degré et de l’humour (qui) a été confié à L.M. Carpentier et à son confrère et ami Malik, auteurs de bandes dessinées entre autres sur le thème de la bière ».

Il ne s’agit là que de quelques exemples, il en existe surement d’autres parmi la production de plus de 1.200 brasseries dans l’Hexagone aujourd’hui. Nous les avons citées ici juste parce que nous les connaissons, et non pas pour les dénoncer.

Alors, si nous soutenons le SNBI dans son appel à « l’ensemble des brasseurs français d’être respectueux… respectueux de notre produit, respectueux de la profession », nous ne pouvons aussi que regretter, un peu, d’utiliser ce sujet pour stigmatiser, injustement et donc inutilement, en parlant de «  majorité » de bières à façon ou étrangères pour les bières à caractère sexiste.

Dommage !

Pour voir le communiqué dans sa totalité, voir la Page Facebook du SNBI.