Willem van Waesberghe, Heineken

Willem van Waesberghe, Heineken

La bière connait aujourd’hui un véritable engouement et ce surtout autour de la bière dite artisanale, communément appelée craft beer si l’on est plutôt du genre beergeek…

Il n’empêche que les plus grands acteurs de la brasserie mondiale se mettent aussi à innover. Certains diront, et ce souvent à juste titre, qu’ils en sont bien obligés pour répondre à la transformation du marché.

A ce sujet nous avons eu la chance (oui, la chance !) d’être conviés à La Maison Sage pour un dîner de lancement de la nouvelle bière du hollandais Heineken, la H71.

Un véritable nom de code qui permet, selon les plus « Heinekenophobes », de mettre de côté le nom du proprio, mais surtout de présenter le coté exclusif, innovateur et pourquoi pas d’entamer une série, nous verrons cela plus tard.

Le 71 renvoie en effet au 71e degré de longitude ouest, là où se trouve naturellement, dans les forêts primaires de Patagonie (Argentine), la levure sauvage qui a permis de brasser cette bière.

Découverte en 2010 par une équipe de scientifiques à la recherche de microorganismes, elle est alors testée dès 2012 par les maîtres brasseurs d’Heineken, curieux d’explorer de nouvelles saveurs.

Et ce n’est donc qu’après 5 ans de recherche et autres tests qu’est lancée en France de la première « Wild Lager », H71.

Nous parlions de chance concernant la présentation de cette nouvelle bière car elle nous a effectivement permis de rencontrer Willem van Waesberghe, Maître Brasseur numéro un de la maison Heineken. C’est lui qui a conduit la recherche sur le minutieux brassage de la H71.

Simple, convivial, l’homme qui veille au brassage à la célèbre levure A de l’une des bières les plus vendues au monde, n’en n’est pas moins celui qui s’est lancé dans ce pari audacieux de brasser une toute nouvelle bière de fermentation basse avec une levure sauvage. Une expérience encore inédite.


Passionné, l’homme rappelle au passage aux non initiés toute l’importance que représente la levure dans l’identité de la bière. Ici il nous explique que cette sauvageonne a le mérite de bien travailler (à savoir dévorer les sucres amidonnés du malt pour les transformer et produire notamment de l’alcool) à très basse température, même si elle aime prendre son temps.

Passionnant également, Willem van Waesberghe est incontestablement un brasseur qui, longtemps laissé dans l’ombre de son gigantesque employeur, aime partager autour de la bière.

Il m’expliquera ainsi comment, lors d’une réunion de briefing avant sa tournée de présentation en France, il s’est senti vexé quand on lui a expliqué que dans le pays de Molière on ne le considèrerait certainement pas comme un « artisan » de la bière parce qu’il travaille pour une multinationale.

« J’ai toujours voulu comprendre et découvrir le monde qui m’entoure. S’intéresser à la bière fait partie de cette curiosité naturelle. Le processus n’est pas différent lorsque l’on sait que cette boisson mêle les origines au présent », rapporte ainsi celui qui est sorti de l’INSEAD et qui parle un très bon français compte tenu de ses années passées dans l’Hexagone en tant qu’étudiant puis consultant, ce avant de se lancer dans le brassage aux Pays Bas.

Alors un bon conseil, n’allez pas lui dire que sa petite dernière n’est qu’un coup marketing du géant vert à l’étoile rouge !

Car si Willem van Waesberghe veille bien entendu à ce que la Heineken ait le goût de la Heineken, il travaille aussi sans cesse à l’amélioration du process pour économiser de l’eau et de l’énergie pour, au final, aider à préserver la planète.



Une planète qu’il espère bien parcourir à la recherche de nouvelles levures afin de créer de nouveaux brassins, de nouvelles H…

D’ailleurs, pour la petite histoire, sachez que cette Wild Lager est baptisée H41 aux Pays Bas et dans d’autres contrées, cette fois pour mettre en avant le 41e degré de latitude (le 71 c’est celui de la longitude) de la découverte de la levure.

Le verre qui lui est dédié est, quant à lui sans mention de latitude ou de longitude. On y lit juste H Wild Lager…

Au final 41 ou 71 peu importe, cette Wild Lager donc se présente dans une jolie couleur blonde aux reflets cuivrés.

Le nez sonne comme un écho à la résidence de la levure sauvage, avec des notes de sous bois et quelques petite touches miellées.

En bouche c’est bien plus rond qu’une Heineken classique. Si la fraicheur de la lager est bien là, elle est complexifiée par de jolies notes épicées et fruitées, pour un final en légère amertume mentholée.

Cette bière que nous avons appréciée (pour accompagner ce soir là les plats d’un menu imaginé par le chef Mathias Castro) titre 5,3° et est exclusivement disponible à la pression dans les cafés, hôtels et autres restaurants.

H71 ou H41, la Wild Lager de Heineken

H71 ou H41, la Wild Lager de Heineken