Plantation de sorgho en Tanzanie (Photo : SABMiller plc)

Plantation de sorgho en Tanzanie (Photo : SABMiller plc)

Difficile de faire de l’esprit quand on aborde les conflits africains. Mais il n’en demeure pas moins que le Sud-Soudan va vivre un événement, qui aussi minime peut-il paraître à nos yeux d’occidentaux en paix, n’en demeure pas moins crucial aux yeux des locaux.

L’ouverture de la première brasserie commerciale depuis la guerre civile est le sujet crucial du moment dans la région de Juba. Southern Sudan Beverages, filiale de  SAB Miller, a investi 37 millions de dollars et devrait produire quotidiennement près de 150.000 bouteilles. « Nous avons mis au point une bière fraîche, un peu amère, qui étanche la soif et est spécialement adaptée au climat », confie Ian Alsworth-Elvey, le directeur général de la brasserie.

« La guerre, c’était pour la liberté. Mais ça veut aussi dire le droit de boire de l’alcool et de ne pas être soumis à une autre religion », explique Joseph Deng, un ancien combatant qui se contente pour l’heure de boire une bière kenyane en attendant de savourer le produit de son pays.

Un détail pour nous, mais sans doute pas pour cet homme qui a vécu 22 ans de combats fratricides entre les rebelles issus du sud (majorité chrétienne ou animiste) et le gouvernement musulman (à dominante arabe) du nord. Jusque-là, l’alcool était interdit au Sud-Soudan, l’ouverture de cette brasserie est un signe de paix et de liberté retrouvée.

Source : ANGOP