L’homme n’est pas un débutant en matière de malt. Il est le co-fondateur de The Brooklyn Brewery en 1987, une brasserie artisanale new-yorkaise qui a commencé par de la vente ambulante dans les rues dela ville. Ce avant que Rodolph Giuliani, le maire de Big Apple, vienne lui même couper le ruban inaugural de la distillerie de Williamsburg dans Brooklyn en 1996… Aujourd’hui Brooklyn Brewery se classe parmi les 40 premières brasseries aux USA.
Malts & Houblons vous propose de comprendre la passion qui anime Tom Potter depuis maintenant plus de 20 ans et l’amène aujourd’hui à faire revivre la tradition de la distillerie dans Brooklyn.
M&H: Il y a plus de 20 ans vous avez fondé la Brooklyn Brewery, que faisiez vous avant et qu’est-ce qui vous a motivé à créer une brasserie ?
Tom Potter: J’étais banquier et franchement je cherchais à exercer une profession qui m’apporterait plus de plaisirs. De plus j’ai toujours souhaité posséder ma propre affaire et je trouvais très enthousiasmant d’ouvrir une brasserie.
M&H: Quels types de bières propose la Brooklyn Brewery ?
Tom Potter: A l’origine une seule, la Brooklyn Lager, réalisée à partir d’une recette vielle d’un siècle. Désormais la brasserie propose une douzaine de bières différentes sur l’année.
M&H: Quelle est la situation du marché de la bière aux USA actuellement ?
Tom Potter: Pour les très grosses brasseries le marché est en stagnation. Cependant, pour les brasseurs artisanaux, comme la Brooklyn Brewery, ces dernières années ont été exceptionnelles. L’année dernière fut d’ailleurs la meilleure jamais réalisée par Brooklyn Brewery.
M&H: Brooklyn Brewery commercialise ses bières en Europe, mais pas en France ni en Belgique, pourtant de grands pays de la bière, pourquoi ?
Tom Potter: Je pense que la Brooklyn Brewery aimerait bien distribuer ses produits en France et en Allemagne notamment. Mais je ne suis plus aujourd’hui impliqué dans le management de la brasserie, j’ai revendu mes parts et ne suis plus en mesure de répondre précisément sur ce sujet.
M&H: Ce justement pour fonder une distillerie à Brooklyn, la New York Distilling Company, la toute première légale depuis la fin de la prohibition ?Tom Potter: En effet, il s’agit très certainement de la première distillerie à obtenir sa licence dans New York depuis la fin de la prohibition. Nous espérons ouvrir cet été.
M&H: Qu’est-ce qui vous a mené sur ce chemin après votre expérience dans la bière ?
Tom Potter: J’avais quitté mon poste depuis 4 ans quand le mouvement naissant de la distillerie artisanale à attiré mon attention. J’ai donc estimé qu’il y avait là une activité passionnante à lancer !
M&H: Vous avez annoncé que vous alliez produire du gin, du whisky et du bourbon. Pouvez-vous nous éclairer sur les variétés de whiskies que va proposer la New York Distilling Co ?
Tom Potter: Nous espérons produire différents type de Rye Whiskey. Il s’agit du type de whisky originalement produit à New York avant la prohibition. Nous sommes persuadés que les consommateurs seraient ravis de redécouvrir ce type de whisky épicé, plein de saveurs.
M&H: L’eau a une importance capitale dans la production de whisky. Quelle sera celle que vous allez utiliser ? Et pour les autres ingrédients ? Est-ce simple de produire son propre malt en plein coeur de Brooklyn ?
Tom Potter: Nous allons utiliser l’eau de la ville de New York qui est une des eaux de ville les plus pures du monde. Nous allons acheter nos ingrédients, le maïs, l’orge et le seigle auprès de fermes bio de l’Etat de New York, dans la régions des Finger Lakes.
M&H: Quels sont vos objectifs de ventes ?Tom Potter: Nous nous sommes fixé comme objectif de vendre entre 400 et 500 caisses par mois (environ 6.000 bouteilles de 75cl) dès la seconde année.
Pour l »heure Tom Potter attend les derniers permis de construire afin de pouvoir débuter les derniers travaux et être dans les temps pour cet été.