Lundi dernier, dans les salons du Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, à l’Hôtel du Châtelet rue de Grenelle à Paris, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnelle, recevait une délégation du SNBi. Ce dans le cadre de l’inscription officielle du Titre de Brasseur au Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP).

Pour rappel, dans les années 80, époque peu favorable à la brasserie française, le diplôme de CAP Opérateur de Brasserie passait à la trappe avec les drêches…

Avec le renouveau de la bière entamé il y a peu, les organisations professionnelles comme le Syndicat National des Brasseurs Indépendants, mais aussi Brasseurs de France, ont souhaité rétablir une certification professionnelle, en regard d’un référentiel de formation définissant les compétences nécessaires à l’exercice du métier de brasseur.

C’est ainsi qu’après un travail mené durant ces dernières années, en collaboration avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et les centres d’examens IFBM Nancy (54), CFPPA Douai (59), ENILBIO Poligny (39), ainsi qu’une phase expérimentale (second semestre 2021), le titre professionnel de brasseur a été inscrit au RNCP en avril dernier.

Alors si ce titre, de niveau CAP, n’est pas une absolue nécessité pour l’exercice du métier de brasseur, qui reste libre d’accès selon le souhait évoqué à l’époque par les deux syndicats professionnels, il permet à son détenteur d’accéder à la qualité d’artisan sans attendre 3 années d’exercice professionnel. Comme il est un élément objectif et reconnu permettant de valoriser les qualifications du brasseur, tant vis-à-vis des consommateurs, des administrations que des banquiers (en ce moment c’est un peu plus compliqué…) et autres assureurs.

De niveau CAP, il s’obtient après une formation de 7 semaines avec 3 fois 1 semaine de cours théoriques et 2 fois 2 semaines de pratique dans une brasserie ayant 3 ans minimum d’activité, sur la base des connaissances et compétences définies dans un référentiel. On notera qu’il est possible d’obtenir un financement de la formation par les opérateurs de compétences (OPCO).

Si la réception donnée par la ministre déléguée Carole Grandjean avait pour objet de mettre « à l’honneur le travail effectué par le syndicat et ses adhérents et son président Jean-François Drouin », comme on peut le lire dans le communiqué du SNBi,  certains sont en droit de se demander pourquoi l’autre instance professionnelle n’était pas de la petite sauterie… 

https://twitter.com/CGrandjean_/status/1658542725342412801

On pourrait faire remarquer que Carole Grandjean, avant d’être nommée au gouvernement, a été élue au conseil municipal et au conseil métropolitain de Nancy puis députée de La République en Marche dans la première circonscription de Meurthe-et-Moselle (Lorraine).
Alors que de son côté, Jean-François Drouin, avant d’être président du SNBi, est aussi le dirigeant de la brasserie de Pont-à-Mousson, Brasseurs de Lorraine. Il suffit de lire le tweet de la ministre…

Et sur ce terrain, certaines mauvaises langues pourraient même faire remarquer que chez Brasseurs de France le président, Matthias Fekl, né à Francfort-sur-le-Main en Allemagne… est un ancien ministre… du gouvernement Hollande…

Mais on se contentera de penser que l’absence de représentant de l’autre instance professionnelle, qui a également travaillé à la reconnaissance du Titre de Brasseur avec le SNBi, est peut être le fait d’un peu de maladresse voir d’indélicatesse…