Cônes de houblon (Photo fturmog)Dès que l’on évoque le houblon dans une conversation, l’auditoire imagine une bière.  Pourtant son usage dans la brasserie n’est venu que bien plus tard.

Les Grecs et les Romains utilisaient les cônes de houblon femelle  (Humulus lupulus) pour leurs qualités médicinales. On les infusait pour lutter tantôt contre la gale, l’herpès, les problèmes digestifs et  intestinales, les rhumatismes, les abcès…

Depuis, les connaissances en pharmacopée se sont faites plus précises et il est scientifiquement prouvé que le houblon, de la famille des Cannabinacées (comme le chanvre donc…) contenant du méthylbuténol est légèrement sédatif, voire narcotique à forte dose. Son action digestive est également reconnue, mais c’est surtout un très bon antiseptique et bactéricide grâce à l’humulone et à la lupulone qu’il tire de sa résine.

C’est pour cette raison qu’il fut utilisé dans le brassage de la bière. Le développement des bactéries de la fermentation lactique est quasi stoppé et cela limite ainsi les risques d’altération de la bière. Ce n’est que plus tard qu’on apprécia ses qualités aromatiques et notamment l’amertume qu’il apporte à la bière.

Le houblonnage a réellement débuté en Bavière (Allemagne) dans les brasseries Weihenstephan et ne conquit la Grande Bretagne que vers le XVe siècle !

Différentes variétés

Le roi des houblon n’est autre que le Saaz (Rouge semi précoce de Zatec – Saaz) produit en République Tchèque. C’est un houblon catégorisé comme “fin et aromatique”. Il dégage un arôme fin et une légère amertume.

L’Allemagne produit également deux variétés proches du Saaz : le Spalt et le Tettnang.

Les autres variétés de houblon de qualité sont dits “aromatiques” (taux d’amertume de 3 à 5%)  Il y a par exemple le Sládek (République Tchèque), le Hallertau (Allemagne), le Kent Goldings et le Fuggle (Grande Bretagne), le Styrian Goldings (Slovénie), le Fuggle US,  le Mount Hood et le Willamette (USA). La France produit également du houblon de catégorie dite aromatique : le Strisselspalt, cultivé en Alsace.

houblon_culture

Il existe enfin les houblons dits “amers” (taux d’amertume de plus de 11%) dont le Pride of Ringwood (Australie), l’Agnus (République Tchèque), le Norther Brewer (Allemagne), le Northdown (Grande Bretagne), le Columbus (USA) ou le Qingdao Flower (Chine), privilégient l’amertume à l’arôme (de floral à fruité).

Enfin, pour ne rien vous cacher sur cette plante exquise, notons également qu’il possède des vertues galactogènes (favorisant les montées de lait chez les femmes) grâce à la présence de phytoœstrogène. En contrepartie de quoi il est également considéré comme anaphodisiaque ! A savoir tout le contraire d’aphrodisiaque.

Voici peut-être une des raisons pour lesquelles les femmes ne voient pas toujours d’un très bon oeil que leurs hommes aillent boire des bières…