C’est un fait aujourd’hui la région de France qui compte le plus de brasseurs n’est autre que Rhône-Alpes.

Alors pourquoi le Nord ou bien encore l’Alsace, bassins historiques de la bière française, sont ils aujourd’hui derrière ? Certains pensent que c’est en raison de l’eau, très présente, et si importante pour le brassage.

Ce qui est sûr c’est qu’il y a au moins une brasserie pour laquelle cela est plus que juste, La Brasserie du Mont Blanc à La Motte-Servolex dans la banlieue de Chambéry, en Savoie.

En effet, celle qui a vue le jour en 1999 a cette particularité pour le moins incroyable d’utiliser de l’eau des glaciers du Mont-Blanc. Attention, pas celle qui arrive par ruissellement en bas des vallées.

Non, celle qui jaillit de la source de l’Enchapleuze à 2074 m, sous l’Aiguille du Goûter. C’est en effet celle-là que Sylvain Chiron, fondateur de la brasserie, a réussi à négocier, à prix d’or (surcout de 9 cents par litre !), auprès de la Mairie des Houches, commune sur laquelle la source se situe.

Il s’agit d’une eau filtrée en profondeur par les sables et gravières morainiques, exceptionnellement pure, qui est pour le brasseur la base de la qualité de ses bières. Elle descend de la montagne en camion citerne, 3 par semaine (soit 25.000 litres,) puis est stockée en cuves inox dans la brasserie.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette eau réussit à Sylvain Chiron et à la Brasserie du Mont Blanc puisque les bières qui y sont produites se vendent aussi bien qu’elles rencontrent l’approbation des sommités de la bière, en France, en Europe et dans le monde.

Des bières récompensées dans de nombreux concours

Les médailles tombent au Concours international de Lyon, au Concours Général Agricole de Paris, au concours Global Craft Beer Award en Allemagne et au concours World Beer Award de Londres. Une véritable consécration pour les brassins de La Motte-Servolex.

Nous avons eu l’occasion de nous rendre sur place et de rencontrer Sylvain Chiron le dirigeant créateur de la Brasserie du Mont-Blanc lors de la remise du titre de Meilleure Bière Blanche du Monde obtenue aux derniers World Beer Awards de Londres.

L’homme est un entrepreneur actif, 5e génération d’une famille de Savoie qui a fait renaître les petites pâtes carrées locales, les fameux Crozets, s’est intéressé de près à la bière lors de ses études aux Etats Unis, lors de l’essor des microbrasseries.

A son retour en France en 1996 il rachète avec 2 associés l’activité de distillerie de l’abbaye cistercienne d’Aiguebelle, en Drôme provençale.

Les sirops et liqueurs d’Eyguebelle, reviennent ainsi sur le devant de la scène, et l’idée de créer une bière trappiste fait son chemin mais la communauté préfère se consacrer à sa vie spirituelle plutôt qu’au brassage.
Toutefois le père Abbé lui permet de franchir les portes d’un monastère trappiste en Belgique où Sylvain Chiron va apprendre le métier de brasseur.

En 1999 nait la Brasserie du Mont-Blanc.  Si les débuts ne sont pas simples, les dernières années prouvent non seulement que la bière avait bel et bien un avenir en Savoie, mais aussi que Sylvain Chiron a bien suivi les conseils de ses formateurs.

60% de croissance sur le dernier exercice

La brasserie qui a modernisé ses équipements il a 2 ans compte 15 salariés et produit aujourd’hui 25.000 hectolitres avec une capacité quadruple. 
Le chiffre d’affaires a atteint 5 millions d’euros, soit 100% d’augmentation en 3 ans avec 60% sur le dernier exercice !

15% des ventes sont réalisées à l’export, avec une prédominance de la Scandinavie. En France 65% est issu du canal de distribution des grandes et moyennes surfaces, 20% en cafés, hôtels, restaurants et 15 % pour le reste.

Parmi les techniques de brassage qui font le succès de ses bières, Sylvain Chiron met en avant l’eau bien sûr, mais également le brassage en paliers de chauffe successifs et une flash pasteurisation plus courte de 5 secondes.

Aujourd’hui la Brasserie du Mont-Blanc propose 7 recettes de bières dont un brassin de Noël.

La Crystal est une blonde légère au houblon Saaz, titrant 4,7%.
La Blonde est une bière pur malt brassée avec 3 houblons aromatiques et un bouquet d’épices à la réglisse. Elle titre 5,8%.
La Rousse est une bière pur malt brassées avec une combinaison de malts d’orge, de blé et d’avoine touraillés. Le houblonnage est assuré par plusieurs houblons dont le Strisselpalt d’Alsace et un bouquet d’épices complète le tout. Elle titre 6,5%.
La Violette est une bière à la violette et aux airelles. Légère elle se voit ajouter jus et concentré de fruit ainsi que des extractions alcooliques de fleurs. Elle titre 4,7% et est disponible d’avril à octobre.
La Verte est une bière verte au génépi. Elle se voit ajouter un alcoolat de génépi et une macération de génépi ainsi que d’autres plantes aromatiques. Elle titre 5,9%.
Le Brassin d’hiver est une bière ambrée brassée avec des malts d’orge, de blé et d’avoine, de la farine de châtaigne, un bouquet d’épices, du houblon, du miel et une pointe de cannelle. Elle titre 7,2%.
La Blanche enfin, est une bière blanche de type belge brassée avec du malt d’orge des malts de blé ainsi qu’une combinaison particulière de 2 houblons retenus pour leur typicité aromatique. Elle est épicée avec de l’orange de Curaçao et un bouquet d’épices avec une note coriandre. Elle titre 4,7%. Nous reviendrons plus en détail sur cette bière au travers d’une fiche dégustation.

Sylvain Chiron, logiquement fier des récompenses obtenues par ses bières et les ventes qui en découlent, ne perd pas pour autant la motivation. Il va poursuivre sur le même cap, à savoir brasser pour que lors des concours «le  jury ait à déguster la perfection dans le style de la bière »

Si vous n’êtes pas membre d’un jury, sachez que vous pouvez aller déguster les bières de la Brasserie du Mont-Blanc sur place, 128, rue René Cassin à La Motte Servolex où vous pourrez vous restaurer en découvrant les brassins.

La Brasserie du Mont-Blanc en images