Heineken annonce le lancement d’un projet pilote baptisé Circle pour maximiser la circularité et contribuer à décarboner ses brasseries. Une première mondiale dont la France est le pays de test.
Il s’agit d’un projet de valorisation des drêches issues du brassage de ses bières, qui est réalisé en partenariat avec le Duynie Group. Il s’agit de l’une des six sociétés qui forment ensemble Royal Cosun (Cosun). Cosun est une coopérative agro-industrielle qui a été créée il y a 120 ans. Elle travaille sur la valorisation de coproduits végétaux provenant d’entreprises alimentaires et de producteurs de biocarburants. Ces coproduits sont issus de la production d’aliments et de biocarburants basés sur les céréales, les betteraves sucrières et les pommes de terre.
Cette première initiative mondiale de ce type, visant à réduire l’empreinte carbone des sites de production du brasseur, sera installé à Mons-en-Barœul (59),dans la site historique d’Heineken en France, déjà pilote de nombreuses initiatives pour réduire l’impact environnemental de sa production.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la feuille de route RSE d’Heineken, « Brassons un monde meilleur », dont l’objectif est d’atteindre zéro émission nette de carbone sur l’ensemble de sa chaîne de valeur à horizon
2040 (sur les émissions directes, les émissions indirectes liées aux consommations énergétiques et les autres émissions indirectes). Ainsi la circularité lors de la production de ses bières est indispensable pour y parvenir.
Et cela nécessite donc de nouvelles façons de valoriser les fameuses drêches, l’un des coproduits inévitables issus du brassage. Rappelons que ce mélange formé par les résidus d’orge représente 85% du volume de co-produits généré par les brasseries Heineken. A l’échelle de l’Union européenne, l’industrie de la bière en produit pas moins de 3,5 millions de tonnes chaque année ! Il y a bel et bien matière à valoriser.
Si les brasseurs ont pour habitude de recycler les drêches en les proposant brutes à des agriculteurs pour la nourriture du bétail ou bien encore a des fabricant de biscuits ou autres matériaux, ici le projet Circle boa plus loin.
Il repose sur une technologie innovante brevetée par le groupe Duynie, partenaire de longue date du projet. C’est un cheminement dans un système composé de plusieurs mixeurs, centrifugeuses, décanteurs et presses, qui intervient après le brassage de la bière. Il permet de séparer les protéines et les fibres contenues dans les drêches. Une séparation propre, entièrement mécanique, sans solvants ni produits chimiques, qui autorise une double valorisation de ces coproduits :
– Les protéines sont raffinées pour préserver leur propriété et améliorer leur rendement en vue d’obtenir un produit final concentré à plus de 70%. La richesse et la pureté de ce produit permettent d’envisager plusieurs destinations agroalimentaires.
– Les fibres servent de combustibles pour produire de l’énergie biomasse sous forme de vapeur, réinjectée dans le processus de production en circuit fermé.
La brasserie de Mons-en-Barœul, reconnue pour son engagement continu en matière d’initiatives environnementales, a donc été choisie pour accueillir le premier pilote de ce projet de circularité. Depuis 2008, elle a déjà réussi à réduire sa consommation énergétique de 30% tout en maintenant le même niveau de production, augmentant en parallèle la part d’énergies renouvelables de 68% entre 2018 et 2023.
L’ensemble de ses besoins en énergie est entièrement couvert par des Garanties d’Origine France, tant pour l’électricité que pour le biogaz. Enfin, depuis 1996, la brasserie traite systématiquement ses eaux usées en énergie, et des études sont en cours afin de récupérer les dernières eaux de rinçage des Clean-in-Place (CIP) en vue de les réutiliser comme premier rinçage lors du cycle suivant.
« Nous sommes très fiers que la France, et plus spécifiquement notre site historique de Mons-en-Barœul, ait été choisi pour implanter cette première mondiale. Nous sommes convaincus que cette initiative contribuera à réduire notre empreinte carbone et à promouvoir un cycle de production plus vertueux. Avec l’aide de notre partenaire Duynie, nous travaillons sur de nouvelles façons de travailler et d’influencer notre industrie. » déclare Pascal Gilet, Président de Heineken France.
Le premier démonstrateur du projet Circle est en cours d’implémentation et sera pleinement opérationnel fin 2025 à Mons-en-Barœul. Des investissements conséquents ont été consentis pour bâtir les infrastructures nécessaires à la transformation de ce site de production stratégique qui, via Circle, vise à réduire de 50% ses émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergies fossiles (gaz naturel, principalement), selon les dernières estimations.
La valorisation des drêches devrait permettre d’économiser environ 20 000 tonnes d’équivalent CO2 (comprend les émissions du site et celles du transport des drêches commercialisées auprès des agriculteurs) sur le site d’ici 2025 – soit l’équivalent de 2 174 tours du monde en avion. Un projet pionnier en France, qui a pour objectif d’être répliqué dans six autres brasseries du groupe Heineken en Europe et à travers le monde. Cela sur six brasseries Heineken à horizon 2027 et à terme au plus grand nombre de brasseries possible.
« En tant que brasseur responsable, il est indispensable que nous contribuions à l’objectif affiché par la Commission européenne de réduire le coût énergétique de l’agro-industrie. Avec l’ambition de déployer Circle sur six sites Heineken d’ici 2027, nous croyons fermement que ce projet peut opérer une bascule, et contribuer à la recherche de nouveaux moyens pour maximiser la circularité dans l’industrie brassicole, » explique Glenn Caton, Président de Heineken Europe.
Circle est la première illustration concrète du programme LIFE de la Commission européenne Circle est la première application concrète des engagements pris par le Groupe Heineken en avril 2022 dans le cadre de sa participation au programme LIFE. Il s’agit d’un dispositif créé par l’Agence exécutive européenne pour le climat, les infrastructures et l’environnement (CINEA) et dédié au soutien de projets innovants, privés ou publics, qui œuvrent en faveur du climat.
Plus spécifiquement, LIFE exige que certains projets bénéficiaires démontrent et promeuvent des méthodes, des approches techniques et innovantes pour atteindre les objectifs de l’Union Européenne (qui le soutient par une subvention) en matière d’environnement. C’est à travers cet engagement qu’Heineken lance son projet pilote sur la période 2022-2027, avec comme ambition de le déployer à plus grande échelle pour décarboner progressivement ses brasseries.