Vingt bougies pour une innovation qui a bousculé le monde de la bière et des boissons. Le KeyKeg, ce fût léger en plastique qui a révolutionné la distribution, célèbre cette année deux décennies d’existence.
Tout commence avec une idée brillante, il y a environ 20 ans. Bert Hanssen, l’inventeur derrière cette révolution, imagine un concept simple mais génial : un fût jetable, léger, qui protège les boissons comme au premier jour. À l’époque, personne ne misait un kopeck sur ce drôle de conteneur en plastique qui osait défier les traditionnels fûts métalliques.
C’est aux Pays-Bas que l’aventure démarre, au sein de ce qui s’appelait alors Lightweight Containers (aujourd’hui rebaptisée OneCircle). Une entreprise familiale qui avait une vision claire : offrir aux brasseurs et producteurs de boissons une alternative plus pratique, plus légère, plus écologique aussi.
Le pari était osé. Dire à des brasseurs traditionnels qu’on allait remplacer leurs fûts en métal par du plastique, autant essayer de vendre des glaçons à un Esquimau ! Mais l’équipe, menée par la CEO Anita Veenendaal, croyait dur comme fer au concept. « L’idée et le design de nos fûts sont tout simplement brillants », expliquait-elle avec conviction.
Les premiers KeyKegs sont remplis industriellement en décembre 2008 dans une brasserie allemande. La mise en route de cette première machine de remplissage marque un tournant. Et là, c’est l’effet boule de neige. Les brasseurs artisanaux, toujours à l’affût d’innovations, adoptent le système les uns après les autres.
Le concept séduit : le KeyKeg protège la bière, le vin, le cidre et les sodas grâce à une poche interne qui isole complètement la boisson. Plus de contact avec l’air extérieur, plus de risque d’oxydation. La fraîcheur est préservée, comme si chaque pression sortait directement de la cuve. Un argument massue pour les brasseurs soucieux de la qualité de leurs créations.
Le KeyKeg coche toutes les cases du cahier des charges parfait. Avec ses 20 ou 30 litres, il pèse une plume comparé à un fût traditionnel. Empilable, il optimise le transport et le stockage. Facile à manipuler, il ne nécessite pas de consigne ni de système de retour complexe. Un vrai soulagement pour les petites brasseries qui n’ont pas la logistique des mastodontes de l’industrie.
Aujourd’hui, OneCircle produit ses fûts sur cinq lignes de production, dispose de ses propres entrepôts et d’un réseau officiel de revendeurs dans le monde entier. Le KeyKeg s’est imposé comme une référence, particulièrement prisé dans l’univers de la bière artisanale et des vins nature.
Des festivals aux bars branchés, des food trucks aux événements éphémères, le KeyKeg est partout. Il a même conquis le marché du vin, permettant aux vignerons nature de proposer leurs cuvées à la pression, une révolution dans un milieu plutôt conservateur.
À l’heure où la durabilité est sur toutes les lèvres, OneCircle met l’accent sur l’économie circulaire. L’entreprise a lancé des projets pilotes pour la collecte et le recyclage des fûts usagés. « Plus de plastique, c’est une bonne chose », osait même affirmer Anita Veenendaal, à condition bien sûr qu’il soit recyclé intelligemment.
Or les KeyKeg sont conçus pour la circularité et sont collectés ou déposés chez des partenaires de collecte pour être transformés en matières premières circulaires réutilisées pour de nouveaux KeyKeg. Ce système élimine les cycles de nettoyage intenses requis pour la réutilisation des fûts de bière en acier.
Le KeyKeg est recyclable à 86% et composé de 53% de matériaux circulaires en moyenne. Plus précisément : Les parois transparentes sont faites de polyéthylène téréphtalate (PET) de qualité alimentaire. Le conteneur extérieur peut inclure jusqu’à 62,5% de rPET post-consommation, tandis que le conteneur intérieur porteur contient 40% de rPET post-industriel, et la poignée et la base sont faites de 100% de polypropylène recyclé
Et OneCircle ne cesse d’améliorer ses processus. L’entreprise a produit un premier lot de OnePET composé de 85% de PET recyclé provenant de KeyKegs post-consommation, de déchets de production et d’autres sources de rPET, avec seulement 15% de PET vierge ajouté.
Enfin l’entreprise a développé un réseau de partenaires de collecte dans plusieurs pays (France, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne…) pour faciliter le retour et le recyclage des fûts vides. En Écosse par exemple, les partenaires de recyclage soulignent qu’ils vont au-delà du recyclage traditionnel vers une véritable économie circulaire.
Vingt ans après, le KeyKeg n’a donc rien perdu de sa superbe. L’invention de Bert Hanssen continue d’irriguer bars et tables à travers le monde, prouvant qu’une bonne idée, ça traverse les décennies. Et si on levait un verre (servi au KeyKeg, évidemment) pour célébrer cet anniversaire ?
Santé !